Port-au-Prince, samedi 7 août 2021- Il y a un mois jour pour jour ce 7 août, le président Jovenel Moïse était assassiné en sa résidence privé à Pèlerin 5, commune de Pétion-Ville (Ouest)i.
A date, les circonstances exactes et l’auteur intellectuel de cet assassinat ne sont toujours pas connus. Ni le témoignage de la veuve du président défunt, Martine Moïse ni l’enquête préliminaire de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), n’a permis d’éclaircir les zones d’ombre qui entourent cet assassinat.
Plus d’une quarantaine de personnes dont des mercenaires colombiens, des haïtiens-américains et douze (12) policiers haïtiens ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête de la DCPJ.
L’enquête piétine encore. Elle a été confiée au cabinet d’instruction. Dans le même temps, le gouvernement haïtien a demandé l’aide des Nations Unies pour mener une enquête internationale sur ce meurtre.
Haïti a demandé officiellement l’aide dans une lettre datée du 3 août adressée au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Plus précisément, Haïti a demandé qu’une ‘‘commission d’enquête internationale’’ soit formée, ainsi qu’un tribunal spécial pour poursuivre les suspects.
La lettre, signée par le ministre de facto des Affaires étrangères Claude Joseph, indique qu’Haïti considérait l’attaque contre Jovenel Moïse dans sa résidence comme un crime international en raison du rôle présumé des étrangers dans la planification, le financement et la réalisation.
Les autorités haïtiennes ont détenu d’anciens soldats colombiens qui auraient été embauchés par une société de sécurité basée à Miami, soupçonnés d’avoir commis l’assassinat de Moïse.
Haïti a également déclaré que le soutien de l’ONU devrait suivre le modèle de son enquête sur une attaque terroriste de 2005 au Liban, qui a tué 22 personnes, dont le Premier ministre.
Un mois après l’assassinat de Jovenel Moïse, le vide institutionnel au niveau de la présidence, demeure entier. Le pays est toujours sans président. Contrairement a l’architecture constitutionnelle d’Haïti qui établit un pouvoir exécutif bicéphale avec président et un premier ministre, le pays est dirigé par un premier ministre illégitime, Ariel Henry.
Il a été nommé deux jours avant l’assassinat de Jovenel Moïse. C’est le Core Group qui a validé son choix et qui l’a poussé à constituer un cabinet ministériel et à s’auto-installer.
L’opposition politique et la société civile ne parviennent toujours pas à s’entendre sur un accord politique final pour entamer véritablement la transition de rupture tant souhaitée par la majorité des haïtiens.
Le pays vit dans une situation léthargique que l’opposition et la société civile n’expliquent ni ne justifient pas. Les propositions de sortie de crise affluent des différents groupements, mais aucun consensus n’a encore été trouvé pour résoudre la crise.
L’insécurité généralisée continue de battre son plein notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. A Martissant, les gangs armés continuent d’imposer leurs lois, coupant la capitale avec le grand sud (Sud-est, Sud, Nippes et Grand-Anse et la région des Palmes)