Assassinat de Jovenel Moïse : Quatre mois après, l’auteur intellectuel du crime n’a toujours pas été identifié. Les ‘‘jovenelistes’’ expriment leur indignation…

Jovenel Moise, ex-president d'Haiti

Port-au-Prince, dimanche 7 novembre 2021- Quatre (4) mois se sont déjà écoulés depuis que Jovenel Moïse, ancien président d’Haïti, a été assassiné dans l’intimité de sa résidence à Pèlerin 5 par un commando de mercenaires colombiens et d’américains originaires d’Haïti, selon les autorités haïtiennes.

A part les auditions réalisées dans le cadre de l’enquête sur cette affaire par le magistrat instructeur, Garry Orélien, au moins quarante-huit (48) personnes ont été arrêtées et écrouées pour les suites de droit.

Parmi les personnes arrêtées figurent près d’une vingtaines de colombiens, quelques haitiano-américains et une quinzaine de policiers haïtiens dont l’ancien chef de l’unité générale de la sécurité du palais national (USGPN), Dimitri Hérard, le coordonnateur de la sécurité présidentielle, Jean-Laguel Civil, chef de l’unité de sécurité présidentielle (USP) et l’ancien chauffeur du président Moïse, Jude Laurent entre autres, qui aurait servi d’informateur pour le commando, selon le rapport d’enquête préliminaire de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

L’ex-directeur général intérimaire de la PNH, Léon Charles sous le commandement duquel Jovenel Moïse a été assassiné, après une gestion désastreuse de l’institution policière, après arrangement, est retourné dans la diplomatie comme représentant d’Haïti à l’OEA, sans avoir été auditionné par la DCPJ.

Des mandats décernés à l’encontre de plusieurs individus suspectés d’implication présumée dans l’assassinat de Moïse, n’ont pas été exécutés jusqu’à date. Aucune précision n’a été fourni en ce sens par la police judiciaire.

Quatre mois après ce crime qui, selon les informations, a été planifié dans le sud de la Floride, aux Etats-Unis, à Port-au-Prince, en Colombie entre autres, des questions clés demeurent posées et toujours sans réponse.

Qui a ordonné l’assassinat de Jovenel Moïse ? Qui a financé cette opération de grande envergure où des mercenaires colombiens ont requis été pour exécuter un président jusque dans sa chambre sans que, quoique sollicités, ses gardes de sécurité, son chef de sécurité, son chef de police et son chef du CSPN ne soient intervenus pour le secourir ? Pourquoi a-t-on décidé de l’assassiner et à qui profite le crime ? L’enquête ouverte sur cette affaire n’a jusqu’ici n’a pas permis de répondre à ces questions.

Cependant, l’un des suspects clés dans cette affaire, Joseph Felix Badio, ancien employé à l’unité de lutte contre la corruption (ULCC) et au ministère de la justice, que la police judiciaire dit rechercher activement, serait protégé par les autorités gouvernementales, selon un rapport d’enquête du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

De même, le nommé Samir Handall, un autre suspect dans l’assassinat de Jovenel Moïse, détenteur d’au moins dix (10) passeports haïtiens et de son propre sceau des services de l’immigration d’Haïti, chez qui le nommé Christian Emmanuel Sanon, a été arrêté, a quitté le pays sous haute protection policière, toujours selon le RNDDH.

En réaction, les ‘‘jovenelistes’’ continuent d’exprimer leur indignation après l’assassinat de Jovenel Moïse.

C’est le cas de l’ex-ministre de la justice, Rockfeller Vincent qui écrit ceci sur son compte twitter : ‘‘Quatre mois plus tard, des mandats émis contre des principaux assassins du Président restent sans effet. C’est inacceptable. La justice haïtienne et le Gouvernement ont cette responsabilité devant l’histoire. Cette enquête, envers et contre tous, doit aboutir,’’ espère Rockfeller Vincent.

Quant à Hans Joseph, directeur de l’ULCC, homme de confiance de Jovenel Moïse, il affirme que, ‘‘la demande de justice pour le Président Jovenel est une question de Dignité nationale. Pour faire le deuil et recouvrer sa grandeur face au monde, chaque haïtien, peu importe sa position politique, doit connaître la vérité des faits et exiger des sanctions prévues par nos lois,’’ souligne-t-il.

Claude Joseph, actuel ministre de facto des affaires étrangères, pour sa part, estime que ‘‘quatre (4) mois depuis la mort du président Jovenel Moïse, l’attente du peuple est intacte : faire aboutir l’enquête, identifier et punir les coupables.’’

‘‘Jomo, il y a quatre mois depuis qu’on a détruit ton corps,’’ selon Rénald Lubérice, ex-secrétaire général du Conseil des Ministres.

Tous les assassins ont fait alliance pour que fleurisse l’impunité, la misère et le déshonneur, souligne-t-il. Mais ils ne pourront pas t’enlever du cœur de chaque haïtien. Même ceux qui étaient les plus insensés, reconnaissent aujourd’hui que tu avais raison. Reste en paix et laisse le serpent continuer de se mordre la queue jusqu’à s’autodétruire, écrit Lubérice.

Alfredo Antoine, ex-député de Kenskoff, partisan zélé de l’ancien président, appelle Jovenel Moïse à se venger. ‘‘Tu étais trop sincère, c’est pour ces gens que tu es mort parque tu voulais que leur vie change, tu rêvais d’un autre pays pour les générations montantes, selon l’ancien parlementaire qui faisait partie de la majorité présidentielle à la Chambre basse.

‘‘Président Moïse, il faut que tu continues de te dresser devant tes assassins qu’ils soient blancs ou noirs, enlève leur sommeil. Epée en main, agis,’’ écrit-il sur son compte twitter à l’occasion du quatrième mois de l’assassinat de Moïse.

Jovenel Moïse, ex-président d’Haïti, a été assassiné dans sa chambre, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, en sa résidence privée à Pèlerin 5.

Blessée lors de cette attaque contre la résidence présidentielle, l’ex-première dame, Martine Moïse a déclaré à plusieurs reprises qu’elle envisage de briguer la présidence lors des prochaines élections. Elle a déjà effectué des sorties aux allures de campagne électorale dans plusieurs départements du pays.