Port-au-Prince, samedi 13 novembre 2021- L’enquête de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse est bloquée, selon ce qu’a révélé Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

La DCPJ n’est pas parvenue à auditionner plusieurs personnes soupçonnées d’implication présumée dans ce crime en raison de l’opposition de poids lourds du PHTK, a affirmé M. Espérance lors d’une interview au Magazine Echo Actualité et RHINEWS.

Au nombre de ces personnes, figure l’ancien directeur général intérimaire de la police nationale d’Haïti, Léon Charles qui est redevenu représentant d’Haïti auprès de l’Organisation des Etats Américains (OEA) après sa prétendue démission à la tête de l’institution policière dont la gestion s’est révélée désastreuse.

Il a souligné que l’enquête n’a pas non plus bougé au niveau du cabinet d’instruction et que même si le magistrat instructeur a déjà procédé à quelques auditions dans le cadre de cette affaire, tout est au point mort.

Il a fait remarquer que ceux, qui au niveau des banques en Haïti, par lesquels l’argent ayant financé l’assassinat de Jovenel Moïse, se seraient révélés intouchables au point que la justice ne serait même en mesure de les convoquer.

Il a précisé également que des enquêteurs de la DCPJ ont été persécutés en raison de leur détermination à poursuivre l’enquête pour qu’elle aboutisse.

Certains qui tentaient de remonter jusqu’aux barons ‘‘Tet Kale’’ (crane rasé en français)‘auraient été contraints d’abandonner l’enquête.

Pierre Espérance a dit déplorer que les ‘‘jovenelistes’’ y compris son épouse, s’intéressent beaucoup plus à s’accrocher au pouvoir en utilisant le cadavre du défunt pour faire de la politique, qu’à s’engager dans une bataille effective pour faire manifester la vérité et rendre justice à Jovenel Moïse.

Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier dans sa chambre a Pèlerin 5. Selon les autorités haïtiennes, l’acte serait l’œuvre d’un commando composé de mercenaires colombiens, d’haitiano-américains.

Au moins quarante-huit personnes dont une quinzaine de policiers haïtiens ont été arrêtés dans le cadre cet assassinat planifié en grande partie dans le sud de la Floride.