Un article du Miami Herald traduit de l’Anglais en Français par Francklyn Bien-Aimé Geffrard,
Port-au-Prince, dimanche 19 septembre 2021– Deux de ses propres gardes étaient des informateurs. Les tueurs présumés, dont plusieurs actuellement en détention, connaissaient chacun de ses mouvements. Un cerveau présumé a même sécurisé un appartement à proximité – prétendument surveillant son domaine pendant 10 mois avant d’effectuer des patrouilles de reconnaissance avec des tueurs à gages colombiens peu de temps avant l’embuscade au milieu de la nuit.
Les équipes colombiennes, accompagnées de policiers haïtiens, ont envahi l’enceinte présidentielle haïtienne au-dessus des collines de Port-au-Prince avec une précision militaire. Chaque chef d’équipe est décrit par la police comme portant un smartphone Samsung Galaxy – pour photographier le cadavre du président et assurer les cerveaux de sa mort.
Le président haïtien Jovenel Moïse était une cible facile, beaucoup plus vulnérable à une attaque de ses propres gardes et d’une équipe d’anciens soldats colombiens qu’on ne le pensait au lendemain de son assassinat le 7 juillet, selon un rapport de 124 pages de la Police nationale d’Haïti obtenu par le Miami Herald.
« Lors de cette attaque, [ses gardes] ont fait preuve d’une telle passivité qu’ils n’ont montré aucune intention de défendre le chef de l’État, encore moins la famille présidentielle », ont conclu les enquêteurs de la police haïtienne. « Par leur attitude, ils ont facilité l’accès des assaillants à la résidence du Président.»
Jovenel Moïse, 53 ans, a non seulement été mortellement blessé après avoir reçu plusieurs balles, mais aussi « grièvement battu » dans sa chambre tandis que sa femme, Martine, a été grièvement blessée et laissée pour morte. Elle a survécu et a depuis déclaré son intention de briguer la présidence.
Président paranoïaque qui ne faisait confiance à personne, Jovenel Moïse dirigeait son propre système de surveillance par caméra et était un homme sans amis. Alors que des coups de feu automatiques ont retenti la nuit de son meurtre choquant et que des grenades ont été lâchées par des drones pendant 30 à 45 minutes, le président a appelé frénétiquement des renforts, alertant plusieurs policiers que sa vie était en danger.
“Les appels à l’aide du président, adressés aux responsables de la structure de sécurité présidentielle, ont été vains”, a déclaré la police dans le rapport.
Il a appelé le commissaire divisionnaire Jean Laguel Civil, le coordonnateur de la sécurité présidentielle désormais accusé dans le rapport de police d’avoir fourni 80 000 dollars en liquide à 80 agents le jour de l’attentat pour les faire démissionner ; et au commissaire de police Dimitri Hérard, chef des gardes du palais, connu sous le nom d’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), qui est accusé dans le rapport non seulement de faire partie de la planification et l’un des informateurs mais de fournir des munitions et des armes aux Colombiens.
Il a également appelé le directeur général de la police Léon Charles et l’inspecteur général André Jonas Vladimir Paraison.
Le premier officier de haut rang à arriver, Paraison, a déclaré aux enquêteurs qu’en prenant des dispositions pour que la première dame soit transportée à l’hôpital, il est entré dans la chambre du couple présidentiel avec leur fils et a trouvé le cadavre du président.
En vertu de la loi haïtienne, une arrestation et une détention ne signifient pas que des accusations formelles ont été déposées. Un juge dispose d’un délai prescrit pour enquêter sur les allégations et décider si l’affaire va suivre.
Le rapport de police énonce les rôles présumés de bon nombre des 44 personnes en garde à vue, dont 18 anciens membres de l’armée colombienne qui avaient brusquement quitté un hôtel de charme pour s’installer au domicile d’un autre suspect clé, un trafiquant de drogue condamné, quatre jours avant le meurtre. Ce qu’il ne fait pas, c’est répondre à de nombreux mystères fondamentaux entourant l’attaque.
Parmi ces questions, il y avait qui étaient les individus sur un appel vidéo tristement célèbre décrit par la femme de Moïse à la police ? La veuve a déclaré à la police qu’un de ses assassins avait contacté “une personne par appel vidéo pour fournir une description du lieu et du président” avant que son mari ne soit criblé de balles. De plus, qui a financé l’opération coûteuse et pourquoi ?
La police n’identifie pas non plus l’arme du crime, pas même son calibre. Le rapport indique que le domicile de Moïse a été saccagé avant que les suspects ne partent avec « de grosses sommes d’argent » non divulguées dans deux mallettes, le matériel de caméra de surveillance et, selon son épouse, un document.
Mais peut-être que la plus grande question est de savoir quand et comment un plan d’un pasteur et médecin haïtien-américain pour renverser Moïse s’est transformé en un complot d’assassinat invoquant faussement le gouvernement américain ? Plusieurs suspects ont déclaré à la police qu’ils avaient été informés dans les semaines précédant le raid que le plan était soutenu par les forces de l’ordre américaines. Au milieu des coups de feu, l’un des suspects actuellement en détention, James Solages, a affirmé qu’il s’agissait d’une opération de la DEA, de l’armée américaine et des maréchaux américains.
« Pa pè ! » a-t-il crié, un avertissement en créole aux gardes du président de ne pas tirer.
Plus de deux mois après l’assassinat, l’enquête semble à peine bouger depuis les arrestations initiales – une rafle qui comprenait 20 policiers haïtiens, un ancien trafiquant de drogue et trois Sud-Floridiens. Plusieurs personnalités et politiciens de premier plan sont devenus liés à l’enquête, dont l’actuel Premier ministre, Ariel Henry, sollicité par Jovenel Moïse pour diriger un gouvernement de consensus quelques jours seulement avant son assassinat.
Le ‘‘procureur principal’’ (commissaire intérimaire) de Port-au-Prince, qui avait reçu, il y a quelques semaines, les documents d’enquête, y compris des centaines de pages supplémentaires de témoignages et de pièces à conviction, a demandé mardi dernier au juge d’instruction chargé de l’affaire d’inculper Henry et de lui interdire de quitter le pays. Il a cité deux appels téléphoniques de l’un des principaux suspects dans l’affaire. Le rapport de police montre que Joseph Felix Badio a appelé Henry à 4h03 et 4h20 du matin, près de trois heures après la mort de Moïse, mais il n’indique pas s’ils ont réellement parlé.
Dans un communiqué de presse, le bureau du Premier ministre a déclaré la nuit en question qu’il avait reçu “d’innombrables appels de toutes sortes de personnes qui, en apprenant la terrible nouvelle, s’inquiétaient pour sa sécurité personnelle”. Il a ajouté que « les conversations avec des personnes contre lesquelles des accusations sont portées ne peuvent, en aucun cas, être utilisées pour incriminer qui que ce soit ».
Des experts juridiques ont déclaré que le ‘‘procureur’’, Bed-Ford Claude, qui avait été licencié par Henry la veille de sa demande, n’avait aucune autorité légale pour monter une enquête parallèle sur une enquête active. Après le transfert de l’affaire à un juge d’instruction, dont le travail est similaire à celui d’un grand jury américain, Claude a dû se retirer.
Ce juge, Garry Orélien, est le deuxième à se voir confier l’enquête sur le meurtre parce qu’un premier juge, Mathieu Chanlatte a abandonné l’affaire, invoquant des problèmes de sécurité après qu’un de ses greffiers a été retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses.
Dans l’un de ses premiers actes, Orélien a convoqué la semaine dernière la veuve de Moïse à comparaître pour un interrogatoire. Dans des déclarations à la police, Martine Moïse a déclaré qu’il devait y avoir un effectif d’environ 30 et 50 policiers affectés à la garde de la résidence présidentielle.
Mais le soir de l’attaque, selon la police, il n’y avait que sept officiers présents, dont l’un, un chef d’équipe de la garde présidentielle aujourd’hui arrêté, a quitté son poste à 16 heures sans autorisation « sous prétexte qu’il réglait une affaire personnelle ».
L’officier, l’inspecteur divisionnaire Conrad Bastien, était initialement injoignable, selon la police, alors que tout Pétion-Ville, où vivait le président, était dans la tourmente après le meurtre.
« Curieusement, il n’est revenu qu’après l’assassinat du chef de l’État, sans fournir aucune explication sur son absence prolongée de son poste », indique le rapport de police. La police a qualifié son comportement à son retour de « nonchalant ».
Cette attitude a en effet été adoptée par tous les agents en poste à la résidence privée de Moïse, une maison située dans une impasse faiblement éclairée du quartier Pèlerin 5, a indiqué la police.
Affirmant qu’ils étaient en sous-armes, en effectif et n’étaient pas autorisés à entrer dans la maison du président, les six (6) gardes restés en service cette nuit-là n’ont pas activé de plan d’évacuation. Au lieu de cela, ils se sont enfuis, l’un d’entre eux a même admis s’être déshabillé et avoir laissé son arme et ses munitions sous des arbustes avant de se réfugier dans la maison d’un voisin, selon la police.
Dans leurs efforts pour comprendre le complot complexe, les enquêteurs de la police haïtienne ont interrogé à plusieurs reprises les Colombiens, ainsi que deux Haïtiens-Américains, James Solages et Joseph Vincent. Les enquêteurs ont également interrogé Christian Emmanuel Sanon, le pasteur et médecin haïtiano-américain que la police considère comme l’un des planificateurs de l’attentat contre le président. Ils ont lié Sanon au propriétaire d’une entreprise de sécurité de la région de Miami, Counter Terrorism Unit, ou CTU, et à l’un de ses associés.
La police haïtienne affirme que le propriétaire de la CTU Antonio « Tony » Intriago, un émigré vénézuélien, et son associé, Arcángel Pretel Ortiz, ont collaboré avec Sanon et étaient responsables du recrutement et de l’embauche des Colombiens impliqués dans l’assassinat de Moïse.
Les avocats d’Intriago à Miami, Joseph Tesmond, Gilberto Lacayo et Christian Lacayo, ont fermement nié que leur client était impliqué dans le complot meurtrier.
Les avocats ont déclaré qu’Intriago et Pretel Ortiz avaient formé une autre société appelée CTU Federal Academy, et que la société avait contracté un prêt de 172 000 $ et signé un contrat avec Sanon pour assurer sa sécurité dans le cadre de son plan politique pour se présenter à la présidence d’Haïti. Les avocats ont déclaré que c’était Pretel Ortiz qui avait recruté et embauché les Colombiens pour ce travail de sécurité, bien qu’ils aient reconnu qu’Intriago les avait rencontrés en Haïti.
Les avocats ont déclaré qu’au début de cette année, Sanon et ses partisans avaient dit à Intriago que le médecin haïtien avait besoin de services de sécurité parce qu’il allait briguer la présidence lors d’une élection régulière. Ils ont déclaré qu’Intriago n’avait pris connaissance que plus tard d’un plan alternatif visant à destituer Moïse de ses fonctions en l’arrêtant au retour du président d’une visite d’État en Turquie en juin, et qu’un juge de la Cour suprême d’Haïti avait demandé l’aide de sa société de sécurité.
« Intriago a pris connaissance de ce changement de plan parce qu’il a eu connaissance du mandat d’arrêt [d’Haïti] [pour le président] », ont déclaré les avocats. Mais ils ont souligné que leur client n’était pas impliqué dans le plan d’arrestation ou dans le complot d’assassinat. Les enquêteurs de la police haïtienne, citant le témoignage d’un lieutenant colombien à la retraite en détention, décrivent Intriago comme « l’un des concepteurs de ce projet », selon le rapport de police. Son partenaire, Ortiz Pretel, quant à lui, était “connu comme l’un des patrons de l’équipe”, ajoute le rapport.
Arcángel Ortiz Pretel, qui s’appelait également Gabriel, n’a pas pu être contacté pour commenter cet article. Dans le passé, lorsqu’il a été contacté par le Herald, il a refusé de discuter de tout rôle présumé dans ce qui s’est passé en Haïti.
Dans le sud de la Floride, les procureurs fédéraux envisagent de porter des accusations contre Intriago, Ortiz Pretel, Solages, Vincent et d’autres qui, selon les documents de la police, pourraient avoir joué un rôle de soutien en tentant de destituer le président haïtien du pouvoir en violation de la loi américaine, selon à des sources proches de l’enquête américaine.
Sanon est en détention en Haïti. Ni Intriago ni Ortiz Pretel n’ont été arrêtés.
Les différents suspects en détention ont nié toute implication personnelle dans le meurtre, bien que certains Colombiens pointent du doigt des cohortes qui, selon eux, sont entrées dans la chambre de Moïse tandis que les autres sont restés à l’extérieur. Connu sous le nom d’équipe Delta, le groupe qui aurait pénétré dans la chambre était composé de quatre Colombiens, dont deux ont été tués par la police haïtienne lors d’un échange de tirs, un troisième qui reste un fugitif et un quatrième qui est en garde à vue, selon la police.
Les Haïtiens ne sauront peut-être jamais vraiment qui a réellement tiré le coup qui a tué leur président et qui avait les moyens de financer le meurtre. L’enquête a été embourbée dans des irrégularités dès le début. Deux juges et un greffier impliqué dans la documentation des preuves dans l’affaire se sont cachés après avoir reçu des menaces de mort lorsqu’ils ont refusé de fabriquer leurs rapports.
Les Colombiens détenus se sont également plaints à des avocats en Haïti et à leur président d’avoir été soumis à la torture lors d’interrogatoires par les autorités haïtiennes.
Pourtant, les informations extraites par la police brossent un portrait troublant des failles dans la sécurité du président, le laissant vulnérable à la trahison et au meurtre. Parmi les faits allégués par la police dans le rapport :
▪ Dix mois avant l’assassinat, Badio, un suspect clé et ancien consultant au ministère de la justice qui a travaillé pour l’unité de lutte contre la corruption (ULCC) jusqu’à son limogeage en mai pour violation de règles éthiques non précisées, a loué un appartement près du domicile du président. Depuis le sommet d’une montagne voisine, Badio et ses complices présumés surveillaient la cour.
▪ Selon les déclarations des Colombiens, Badio leur a dit qu’il avait un informateur dans l’entourage de Moïse qui le tenait au courant des activités du président. La nuit de l’attaque, la porte principale de la résidence a été laissée ouverte comme cela avait été convenu par Badio, qui est également accusé d’avoir fourni des pots-de-vin aux gardes du palais pour exécuter la mission, ont ajouté les Colombiens.
Le rapport allègue en outre qu’un inspecteur divisionnaire, Jude Laurent, qui était de service la nuit de l’attaque et travaillait comme chauffeur du président, faisait partie des informateurs et était en communication constante avec Badio ainsi qu’un autre suspect, Marie Jude Gilbert Dragon, pendant la soirée avant ou après l’assassinat. Dragon, un ancien commissaire de police et ancien chef rebelle qui a joué un rôle clé dans le coup d’État de 2004 qui a renversé le président haïtien Jean-Bertrand Aristide, a été accusé d’être celui qui a conçu les étiquettes DEA pour les gilets utilisés lors de l’attaque. Dragon et Laurent ont tous deux nié toute implication dans le meurtre lors de l’interrogatoire par les enquêteurs de la police. Ils sont tous les deux en garde à vue.
▪ Dimitri Hérard, le commissaire de police maintenant incarcéré qui connaissait personnellement au moins trois des suspects haïtiens emprisonnés, a été fortement impliqué dans la planification et a fourni des munitions et des armes, selon un certain nombre de suspects détenus. Plusieurs suspects l’ont identifié comme étant un informateur sur les activités du président. Lors de son interrogatoire par la police, il a nié toute implication et a minimisé sa relation avec certains des accusés bien qu’il ait fréquenté la même école de formation militaire équatorienne avec l’un d’eux, Dragon.
▪ Deux des Haïtiens du sud de la Floride arrêtés, Vincent et Solages, qui ont dit qu’ils étaient employés comme traducteurs, ont informé la police que Badio a dit au groupe que Civil, le coordonnateur de la sécurité présidentielle, avait 80 000 $ en main pour soudoyer 80 gardes du palais. L’avocat Reynold Georges, qui représente détenu, a déclaré au Herald que l’accusation était un mensonge et une tentative de « persécuter » son client, qui, selon lui, n’avait rien à voir avec l’attaque.
▪ Décrit comme l’un des cerveaux de l’opération, Badio a enregistré 290 appels entre mai et juin avec un Cinéus Francis Alexis, dont le téléphone cellulaire émettait depuis Pétion-Ville à 2h04 le soir de l’attentat et plus tard à proximité du Palais National.
Selon le rapport, Alexis avait été « en contact avant, pendant et après l’assassinat du président de la République avec plusieurs numéros » appartenant aux principaux suspects de l’attentat. Alexis a également eu 203 appels au cours de la même période avec Rudolph Jaar, condamné dans une salle d’audience américaine pour trafic de drogue, dont la maison haïtienne abritait les Colombiens, des véhicules et des armes quelques jours avant l’attaque. Alexis a également contacté deux numéros de téléphone appartenant à l’ancien sénateur haïtien Jean Joël Joseph, dont le nom sur les dossiers de voyage est écrit comme Joseph Joël John, au moins 10 fois.
L’ex-sénateur, Jaar, Badio et Alexis font partie de ceux pour lesquels la police haïtienne a émis des mandats d’arrêt, avec Mario Palacio. Connu sous le nom de Floro, Palacio est l’un des Colombiens qui seraient entrés dans la chambre du président, selon le rapport de police.
La nuit où Moïse a été abattu était en fait la deuxième fois en l’espace de quelques semaines que sa vie était en danger, selon le témoignage de l’un des Colombiens en détention et de l’un des Américains d’origine haïtienne.
Deux semaines plus tôt, un plan visant à arrêter Moïse, à l’aide d’un faux mandat d’arrêt, à son retour d’un voyage en Turquie a été contrecarré alors qu’un signal d’action n’a jamais été donné, a déclaré Jheyner Alberto Carmona Florez, un ancien soldat colombien actuellement en détention. Un autre plan visant à employer des policiers haïtiens mécontents et masqués connus sous le nom de Fantôm 509 pour enlever le président a également été avorté, selon Solages.
« Il était prévu de faire appel aux services des membres du groupe dénommé Fantôm 509 en leur fournissant sept fusils d’assaut, dont un qui aurait été détourné » par Badio de l’unité anti-corruption du gouvernement, a déclaré Solages aux enquêteurs de la Police nationale d’Haïti lors de l’un des nombreux interrogatoires.
La police a déclaré que des rumeurs d’activités subversives de Sanon étaient parvenues à Moïse avant son assassinat. Alors qu’il était chez lui, les enquêteurs ont trouvé un cahier où Moïse avait écrit « pour vérifier le nom complet et le numéro de téléphone du pasteur SANON sur une tentative de coup d’État ». La note était datée du 10 juin.
Les agresseurs présumés ont été retrouvés en possession d’un imposant équipement militaire, notamment des fusils d’assaut, des pistolets, des munitions, des gilets pare-balles, des radios de communication, des valises, des masques de ski et des plaques portant l’insigne « DEA », ainsi que des véhicules et des plaques d’immatriculation.
Plus de 400 douilles de balles ont été trouvées à l’entrée de l’impasse menant à la résidence du président – tirées après que l’escouade a désarmé des policires à proximité de la maison du président alors que l’équipe remontait la montagne jusqu’à sa maison.
« Ils prétendent qu’ils n’ont pas tué le président mais l’ont trouvé lui et sa femme déjà inerte sur le sol. Si oui, pourquoi ont-ils continué à tirer ? » La police nationale d’Haïti a déclaré dans le rapport. « Les allégations de ces répondants sont contradictoires, totalement infondées et, par conséquent, elles se sont avérées fausses. »