PORT-AU-PRINCE, 30 jan. 2024 — SOS Journalistes lance un appel pressant au gouvernement et à l’Administration Pénitenciaire Nationale (APENA) afin de mettre en place des mesures de sécurité spéciales pour assurer la protection du détenu Pierre Ricardo ‘Chito’ Bain, dont la vie serait actuellement en danger dans la prison de Carrefour. Ces informations ont été obtenues de sources diverses et crédibles par SOS Journalistes.
Chito Bain détient des informations cruciales sur le complot lié à l’assassinat du journaliste Garry Tesse. Dans une interview accordée à ADM Larieux et publiée sur Youtube en février 2023, Chito avait révélé le rôle du commissaire Ronald Richemond dans le forfait perpétré contre le commentateur politique de Radio Lebon FM.
Bien que le juge d’instruction Robert Jourdain ait émis plusieurs ordres d’extraction concernant Chito Bain, le commissaire du gouvernement, Ronald Richemond, a obstinément empêché Chito de comparaître devant le magistrat instructeur pour un interrogatoire. Au lieu de cela, Richemond a ordonné le transfert de Chito à la prison de Carrefour, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Garry Tesse avait été porté disparu le 18 octobre 2022, et son corps avait été découvert martyrisé le 24 octobre de la même année à Foco, près de la ville des Cayes. Le commissaire Richemond avait été suspecté de complicité dans cette affaire.
Chito Bain avait été arrêté sur ordre du Commissaire Richemond moins de 24 heures après la disparition de Garry Tesse, alors qu’aucune enquête n’avait encore été lancée sur le meurtre.
La question persiste quant à la manière dont le commissaire Richemond avait connaissance si précoce de l’incident impliquant Tesse et de la possible implication de Chito Bain, justifiant ainsi son arrestation.
SOS Journalistes exprime son étonnement face à l’indifférence du gouvernement d’Ariel Henry et de la ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète-Milcé, envers le comportement liberticide et honteux du commissaire Richemond.
Le gouvernement et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) ont jusqu’à présent refusé de fournir au juge instructeur Jourdain les moyens nécessaires pour mener à bien son enquête.
Le juge Jourdain est confronté à des menaces de mort persistantes, et les autorités en place seront tenues personnellement responsables de tout incident survenant au magistrat en raison de leur attitude négligente.
SOS Journalistes, avec le soutien d’organisations internationales de défense de la liberté de la presse, prévoit d’intensifier la mobilisation dans les prochains jours afin que les autorités reviennent à la raison.
Dénonçant l’obstacle que constitue la présence de Richemond au parquet des Cayes pour l’avancement de l’enquête, SOS Journalistes réaffirme la nécessité impérieuse que justice soit rendue et que les auteurs et complices de ce crime abominable soient jugés et condamnés conformément à la loi.