PORT-AU-PRINCE, mercredi 29 juin 2022– Ce 29 juin ramène le premier anniversaire de l’assassinat par balle de Diego Charles et Antoinette Duclair ‘‘Netty’’, respectivement journaliste à radio Vision 2000 et porte-parole de l’organisation socio-politique ‘‘Matris Liberasyon.’’
A cette occasion, à l’initiative de plusieurs associations de presse et de la direction de radio Vision 2000, une messe de requiem a été chantée mercredi en mémoire des deux victimes, à l’église Saint-Louis Roi de France, à Turgeau, un quartier de Port-au-Prince.
Lors de cette cérémonie hommage, le célébrant principal, révérend père Marc-Henry Siméon a exhorté les citoyens à assumer leur responsabilité et à sortir de leur léthargie pour contraindre les pouvoirs publics à agir contre l’insécurité et l’impunité.
Le prêtre a déploré qu’un an après ce double meurtre, le dossier n’a toujours pas été transféré au cabinet d’instruction pour les suites de droit.
Assistant au service religieux, la militante des droits humains et responsable de programme au RNDDH, Marie Rosy Auguste Ducéna a informé que le dossier de l’assassinat de Diego Charles et de Netty n’est ni au cabinet d’instruction ni au parquet de Port-au-Prince.
Elle déploré que les autorités n’aient manifesté aucune volonté pour faire le jour sur ce double assassinat.
Madame Ducéna a appelé les différents secteurs de la société à assumer leur responsabilité pour éviter que ce dossier ne soit classé aux oubliettes.
Quant à Antonio Cheramy ‘‘Don Kato’’, dirigeant de ‘‘Matris Liberasyon’’, il a promis de se battre aussi longtemps qu’il est en vie pour que lumière soit faite sur le double meurtre de Netty et de Charles.
Il a déploré que des secteurs essaient d’occulter tous les autres cadavres pour n’en parler que d’un, ce qui met en évidence, selon Don Kato, l’hypocrisie qui caractérise la société haïtienne.
Le jour du meurtre de Netty et de Charles survenu dans la soirée du mardi 29 juin 2021, la zone métropolitaine a connu une journée d’enfer.
De Delmas, passant par Pétion-Ville pour arriver à Port-au-Prince dans les quartiers de Christ-Roi et Carrefour-Feuilles entre autres, au moins trente (30) personnes ont été assassinées pour cette seule journée.
Au lendemain de cette journée ensanglantée, sans enquête, le directeur général intérimaire de la police de l’époque, Léon Charles avait attribué le double assassinat de Diego Charles et d’Antoinette Duclair à un acte de représailles à la suite de l’assassinat du policier Guerby Geffrard en milieu de journée du 29 juin à Delmas 32.
De nombreuses organisations politiques, de défense des droits humains nationales et internationales , dont Amnesty International, de la société civile et des ambassades, ont appelé sans succès à l’ouverture d’une enquête sur cette affaire.
Un an s’est écoulée, mais aucune avancée n’a été enregistrée dans le cadre du traitement du dossier pendant que les assassins des victimes de la journée noire du mardi 29 juin 2021, courent encore impunément les rues.