PORT-AU-PRINCE, lundi 17 juillet 2023- L’ex-député de Delmas/Tabarre (49e législature), Arnel Bélizaire est invité ce mardi au cabinet d’instruction par le magistrat Jean Wilner Morin dans le cadre de l’enquête ouverte sur le massacre de La Saline.

Il a été invité à titre de témoin sur la base de déclarations ˋqu’il aurait faites, selon lesquelles, Jimmy “Barbecue” Cherizier, chef de la fédération des gangs du “G-9 an Fanmi e Alye”, indexé dans cette affaire, ne serait pas impliqué dans le carnage.

Perpétré les 13 et 14 novembre 2018 sous l’administration du président Jovenel Moïse, au moins 71 personnes ont été tuées, plusieurs dizaines d’autres blessées par balles, des femmes et des mineures voilées, des dizaines de maisonnettes incendiées par les assaillants.

Plusieurs milliers de personnes ont été contraintes de quitter le quartier de La Saline pour échapper à la fureur des massacreurs.

Au nombre des accusés dans cette tuerie, figurent deux ex-fonctionnaires publics, Fednel Monchéry, ancien directeur général du ministère de l’intérieur, Pierre-Richard Duplan, ex-délégué départemental de l’Ouest et  l’ancien policier Jimmy Cherizier.

Duplan a comparu lundi au cabinet d’instruction à titre d’inculpé dans cette affaire. Son audition a été mise en continuation.

Le 23 juin dernier, Fednel Monchéry a boudé la convocation du magistrat Jean Wilner Morin.

Monchéry s’est contenté d’adresser une lettre manuscrite dans laquelle il a informé le magistrat qu’il n’entendait pas se présenter dans son cabinet d’instruction.

Accusant le magistrat d’avoir pris position en tant que président de l’ANAMAH en faveur de certains juges contre le gouvernement en place, Monchéry a jugé que le magistrat Morin ne serait pas impartial.

En conséquence, le  magistrat a immédiatement décerné un mandat d’amener contre Monchéry ainsi que Jimmy Cherizier.

Arnel Bélizaire a toujours présenté les chefs de gang qui terrorisent la population des quartiers populaires non comme des bandits, mais comme des “opprimés mal orientés.”

L’ancien parlementaire a lui-même été incarcéré pendant deux ans pour détention illégale d’armes de guerre.

Arrêté le 29 novembre 2019 sur la route de Jacmel, Bélizaire a été libéré en décembre 2021.

À sa sortie de prison, M. Bélizaire avait déclaré qu’il a été kidnappé et séquestré pendant deux (2) ans.

L’ex-député a également fait savoir qu’il a été victime d’un complot politique ourdi par des secteurs qui voulaient le réduire au silence.

Plusieurs secteurs avaient mobilisé pour exiger l’élargissement de Bélizaire.