Ariel Henry : « Si je ne parle pas souvent, c’est parce que je travaille » …

Dr.Ariel Henry, Premier Ministre haitien de fait...

PORT-AU-PRINCE, lundi 12 septembre 2022– Quoiqu’il fasse des tweets sans arrêt, Ariel Henry a déclaré dimanche lors d’un message à la nation à l’occasion du 1e anniversaire du fameux accord du 11 septembre 2021, qu’il est au travail.

‘‘On me reproche de ne pas parler souvent. Si je ne parle pas, c’est parce que je travaille’’, a déclaré Henry dans un message pré-enregistré diffusé sur la télévision nationale d’Haïti (TNH).

Ariel Henry se consacre tellement à travailler qu’il prévoit d’augmenter les prix des produits pétroliers déjà très rares sur le marché local quoique disponibles.

Henry dont de nombreux secteurs réclament la démission depuis plusieurs semaines pour l’incapacité et l’inaction de son gouvernement pour résoudre la crise du carburant, l’insécurité, la prolifération des gangs armés, l’inflation responsable de la cherté de la vie, a appelé la population au calme et à ne pas se laisser manipuler par des policiers qui veulent prendre le pouvoir sans passer par des élections.

A l’initiative de plusieurs organisations politiques et groupes organisés de la société, les haïtiens manifestent depuis maintenant trois semaines dans au moins une dizaine de ville du pays, dont Cap-Haïtien, Gonaïves, Saint-Marc, Mirebalais, Hinche, Petit-Goâve, Jacmel, Jérémie, Les Cayes et Port-de-paix pour exiger entre autres la démission immédiate et sans condition de M. Henry et de son gouvernement, la baisse considérable du taux de change, le paiement en dollar les transferts d’argent effectués sur Haïti, la de l’insécurité, de la violence et des activités criminelles des gangs armés.

Quoiqu’absorbé par le travail et qu’il n’ait pas assez temps, Ariel Henry s’est déclaré disposé à dialoguer avec les différents secteurs afin d’arriver à un consensus plus large pour résoudre la crise et créer les conditions pour organiser des élections crédibles et transparentes dans le pays.

Le week-end écoulé, Susan Page, ex- Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), a estimé dans une tribune publié sur la crise en Haïti que, « Les États-Unis devraient considérer l’Accord de Montana comme le point de départ naturel de leur nouvelle approche stratégique pour Haïti ».

‘‘L’accord n’est pas un traité international et le gouvernement américain n’en est ni signataire ni garant. Un manque de soutien solide au plan haïtien le plus crédible sur la table favorise la conviction que les acteurs étrangers soutiennent un gouvernement intérimaire et futur uniquement avec Ariel Henry en tête, plutôt qu’un gouvernement dirigé par la société civile à travers son plan de transition’’, a déploré Mme Page.

Selon Mme Page, ‘‘Si les États-Unis continuent de mettre à l’écart les personnes impliquées dans l’Accord de Montana (ou tout autre groupe haïtien qui obtient un large soutien populaire), la confiance dans le gouvernement américain sera plus difficile à reconstruire, les Haïtiens étant de plus en plus susceptibles de voir la situation fragile de leur pays entièrement entre les mains des étrangers.’’