Port-au-Prince, mardi 28 septembre 2021- C’est à la chaine américaine CNN qu’Ariel Henry, premier ministre de fait a indiqué, lors d’une interview, que les élections générales devraient avoir lieu l’année prochaine.
Ces élections très en retard en Haïti ont déjà été reportées au moins à deux reprises, officiellement en raison de la pandémie de coronavirus.
Jovenel Moïse, l’ancien président assassiné le 7 juillet 2021, avait prévu d’organiser des élections et un référendum sur une nouvelle constitution en septembre cette année, mais l’ensemble du processus et le conseil électoral provisoire ont été largement contestés par la plupart des partis politiques de l’opposition et organisations de la société civile pour cause d’illégalité et d’inconstitutionnalité.
“Le train a déraillé pendant un certain temps en Haïti”, a déclaré Ariel Henry à CNN. “Nous voulons avancer le plus rapidement possible vers la restauration de la démocratie par le biais d’élections.”
Henry a déclaré que les membres du Conseil électoral avaient été licenciés parce qu’ils “ne pouvaient pas organiser d’élections”, et que le processus pour les remplacer était en cours.
Lundi, le gouvernement haïtien a publié un arrêté renvoyant l’ensemble des membres du Conseil électoral provisoire (CEP) contesté.
“Nous avons pris la décision aujourd’hui de renvoyer ce conseil électoral et d’en former un autre, qui sera plus consensuel et qui sera accepté par l’ensemble de la société”, a ajouté le chef du gouvernement de fait qui a conclu un accord le 11 septembre dernier avec une frange de l’ancienne opposition à Jovenel Moïse.
Ariel Henry a déclaré que les élections auraient lieu après une révision de la constitution du pays : “Nous réviserons la constitution dans les premiers mois de l’année à venir et les élections auront lieu immédiatement après,” a-t-il soutenu.
Nommé par Jovenel Moïse deux jours avant son assassinat, le pouvoir d’Ariel Henry a été validé par le Core Group qui lui a récemment renouvelé sa confiance alors qu’il se trouve dans la tourmente avec les ‘‘jovenelistes’’ qui l’accusent d’implication présumée dans le meurtre de l’ancien président.
Le pays fait face à une insécurité généralisée non maitrisée, des institutions publiques inefficaces, un appareil judiciaire dysfonctionnel, une police affaiblie avec un leadership dont l’autorité et la capacitée ont souvent été remis en question, une instabilité politique chronique et des problèmes sociaux aggravés par les conséquences du tremblement de terre du 14 août ayant dévasté trois départements du pays, le Sud, les Nippes et la Grand-Anse.