Port-au-Prince, vendredi 3 décembre 2021- Guichard Doré a déclaré vendredi que le chef du gouvernement en place Ariel Henry n’a rien fait qui pourrait contribuer à l’avancement et l’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.
Au contraire, a souligné l’ancien conseiller du chef d’Etat défunt , M. Henry, à travers son comportement, est en train de consolider le coup d’Etat perpétré contre Moïse le 7 juillet dernier, date à laquelle ce dernier a été assassiné sauvagement en sa résidence à Pèlerin 5.
Selon Doré, M. Henry ne jouit d’aucune légalité ni de légitimité pour prétendre pouvoir exercer à la fois les fonctions de premier ministre et de président.
Il a dit noter qu’Ariel Henry n’a pris aucune décision pour déposer une plainte contre la Colombie dont les ressortissants ont été recrutés pour assassiner le chef de l’Etat d’un autre pays. ‘‘C’est un acte de guerre contre un Etat souverain qui porte atteinte à l’honneur et la dignité d’Haïti, a déclaré Guichard Doré interviewé par RHINEWS.
Il a également déploré qu’aucune disposition n’ait été prise pour qu’en plus des enquêtes policières et judiciaires, une enquête socio-administrative soit diligentée sur le dysfonctionnement institutionnel entourant l’assassinat de Jovenel Moïse afin de comprendre comment des mercenaires étrangers ont pu facilement entrer sur le territoire national sans être repérés jusqu’à assassiner le président.
Déplorant que le juge en charge du dossier ne dispose de moyens adéquats pour conduire l’instruction, M. Doré a indiqué que tout a été fait jusqu’ici pour bloquer l’enquête et empêcher la manifestation de la vérité sur l’assassinat du président Moïse.
Il a fait remarquer que ceux qui, au sein du gouvernement s’engageaient véritablement pour que justice soit rendue au président assassiné, ont été évincés. En ce sens, il a cité notamment le nom de Claude Joseph, ex-ministre des affaires étrangères qui, selon lui faisait un travail ‘‘remarquable’’ sur le plan diplomatique pour faire avancer le dossier.
Doré a déploré également que les Etats-Unis n’aient pris aucune disposition pour procéder à l’arrestation de certains ressortissants américains dont les noms sont cités dans l’assassinat de Jovenel Moïse.
Il a déclaré noter une absence de volonté du gouvernement haïtien pour créer les conditions nécessaires à l’aboutissement de l’enquête, arguant qu’Ariel Henry en est le principal obstacle.
Guichard Doré a déclaré que l’un des principaux suspects dans l’assassinat de l’ancien président, Joseph Félix Badio, était le responsable du service de renseignement au ministère de l’intérieur lorsque le premier ministre Henry était ministre de l’intérieur.