PORT-AU-PRINCE, jeudi 13 octobre 2022– Les Engagés pour le Développement (EDE) se dit profondément étonné devant ‘‘I‘incohérence indiscutable de l’actuelle équipe gouvernementale qui s’était systématiquement prononcée devant les instances internationales contre le déploiement des troupes étrangères dans le pays.’’
Le parti de l’ex-premier ministre intérimaire et ministre des affaires étrangères, Dr. Claude Joseph, devenu opposant farouche à Ariel Henry, invite le peuple haïtien à s’interroger sur les motivations réelles d’Henry et croit que la demande d’intervention, ‘‘loin d’ avoir pour but d’ adresser la crise humanitaire qui prévaut actuellement en Haïti, est un prétexte pour le Premier ministre de facto de renforcer et de consolider ses pouvoirs afin qu’il puisse rester le plus longtemps possible à la tête du gouvernement, ce, après avoir passé plus d’un an à la Primature sans avoir affiché la moindre volonté de créer les conditions nécessaires à la tenue des élections dans le pays.’’
Cette formation politique fraichement créée, invite également les haïtiens à prendre note de ce que le gouvernement haïtien d’Ariel Henry s’est plié, selon elle, ‘‘devant les manœuvres intéressées et pressions inadmissibles du président dominicain, Monsieur Luis Abinader, qui, pour défendre ses propres intérêts, a entrepris, en maintes reprises, des démarches opportunistes auprès de certains partenaires d’Haïti en faveur d’une intervention militaire dans le pays.’’
Selon EDE, Ariel Henry ne jouit actuellement d’aucune légitimité pour engager le pays auprès de l’international sur des projets pouvant avoir des impacts à court, moyen et long terme sur la vie du peuple haïtien.
‘‘Ce gouvernement de facto, écrit EDE dans un communiqué, est foncièrement décrié et totalement rejeté par le peuple haïtien. De surcroit, poursuit le texte, le Premier ministre Ariel Henry, soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse, s’est toujours opposé aux démarches visant à solliciter l’aide de l’ONU pour la mise en place d’une commission d’enquête internationale concernant I ‘ assassinat du Président Moïse.’’
EDE qui tire à boulet rouge sur le pouvoir en place, dit reconnaitre que reconnait que la situation d’Haïti s’est profondément aggravée et le pays fait face à une multi-crise, déclarant constater que ‘‘rien ne fonctionne dans le pays, que ce gouvernement est incapable d’exercer les compétences souveraines de l’Etat sur le territoire national.’’
Selon ce parti qui regroupe des jovenelistes, ‘‘l’impuissance du gouvernement et son absence de leadership se traduisent dans le fait que Port-au-Prince est coupé du reste du pays, que la rentrée des classes est compromise, que des gangs contrôlent les entrées nord, sud de la capitale et s’établissent dans plusieurs endroits de l’aire métropolitaine, alors que la misère, la faim, le chômage, l’inflation, la décote de la gourde et le désespoir ne cessent de menacer le quotidien des Haïtiennes et des Haïtiens.’’
Pour EDE qui ne marche pas ses mots pour critiquer l’équipe au pouvoir, Ariel Henry est le premier responsable du tableau apocalyptique d’Haïti et de l’aggravation progressive de la crise.
Selon le parti dirigé par le prédécesseur d’Ariel Henry, ‘‘sa responsabilité tient au fait qu’il ne s’est jamais montré à la hauteur de la tâche d’assurer la protection des vies et des biens de la population, qu’il a prouvé son incapacité à résoudre la crise politique.
« Manifestement, les problèmes du pays n’ont jamais été inscrits dans ses priorités, ni même dans son agenda. Au contraire, il ne fait que profiter des privilèges liés au pouvoir et défendre ses intérêts personnels », lit-on dans un communiqué de EDE.
Le parti de Claude Joseph estime qu’il revient principalement à la Police Nationale d’Haïti (PNH) et non aux troupes étrangères de rétablir l’ordre et la paix dans le pays, ajoutant ‘‘qu’il est important pour la communauté internationale de renforcer son appui technique, financier et matériel à l’institution policière, afin de lui doter des moyens nécessaires et suffisants pour lutter efficacement contre les bandits.’’
« EDE s’oppose de manière ferme à toute intervention étrangère, notamment celle qui aurait pour objectif de renforcer et de consolider les pouvoirs de Monsieur Ariel Henry, les intérêts des groupes privilégiés nationaux et internationaux ainsi que de faciliter la pérennisation d’un système socio-économique générateur d’injustices, d’inégalités sociales et d’extrême pauvreté », selon le communiqué.
Selon EDE, en plus d’ être incompétent devant la situation actuelle et insensible au cri du peuple haïtien, constitue un obstacle à la résolution de la crise politique et l’invite à faire le constat de son échec et à tirer immédiatement sa révérence, conformément à la demande légitime de la population haïtienne.
Le parti des jovenelistes propose que le Conseil des Ministres choisisse l’un des ministres du gouvernement pour remplacer le Premier ministre Ariel Henry pendant une période de 30 jours, le temps nécessaire pour trouver un consensus avec différents secteurs de la vie nationale dans le but de constituer un gouvernement de transition.
‘‘Ce gouvernement, soutient EDE, aura pour mission principale de stabiliser le pays, de créer la confiance auprès des acteurs politiques et d’organiser les élections générales crédibles, inclusives et démocratiques, afin que le pouvoir soit remis à un président élu le 7 février 2024 au plus tard.’’
Dr. Claude Jose[h, l’un des principaux dirigeants de cette nouvelle structure politique, a sollicité sans succès, au moins deux fois, une intervention étrangère en Haïti, après l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moise.