Ariel Henry déçu du peu de progrès enregistré dans l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse ?

Ariel Henry, Premier Ministre de facto...

PORT-AU-PRINCE, lundi 13 juin 2022– Bientôt un an depuis que l’ex-président Jovenel Moïse a été assassiné sauvagement en sa résidence dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, l’enquête ouverte sur ce dossier continue de piétiner.

Plus d’une quarantaine de suspects ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire, mais  personne n’a encore été formellement inculpé par la justice haïtienne.

Réagissant au peu de progrès réalisé dans le cadre de du meurtre de Moïse, le chef du gouvernement de facto Ariel Henry a déclaré : « Le Président de la République, qui m’a nommé Premier ministre, a été odieusement assassiné au lendemain de ma nomination ».

‘‘J’ai le sentiment désagréable que ceux qui ont conçu et financé ce plan macabre courent toujours les rues et échappent encore à notre système judiciaire, a ajouté Henry dans un message diffusé lundi sur son compte twitter.

Ariel Henry est accusé par les jovenelistes d’implication présumée dans la planification de l’assassinat du président Moïse. Ils le soupçonnent d’agir pour bloquer l’enquête.

C’est la position de l’ex-premier ministre de fait et ministre des affaires étrangères, Claude Joseph qui s’est dit convaincu de l’implication de M. Henry dans le meurtre de Jovenel Moïse.

Il l’a accusé, a plusieurs reprises, d’empêcher la justice de faire son travail pour que l’enquête sur cette affaire aboutisse.

Le rapport partiel de l’enquête de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a fait le lien entre Ariel Henry et Joseph Félix Badio, l’un des suspects clés dans l’assassinat de l’ancien président.

Selon le rapport de la DCPJ, Henry et Badio se sont entretenus au téléphone avant et après le crime, le jour même où Moïse a été assassiné.

A date, cinq juges d’instructions se sont succédé dans le traitement de ce dossier qui est aujourd’hui au point mort.

Aux Etats-Unis, où le meurtre a été planifié largement, selon l’enquête de la DCPJ, trois suspects ont été formellement inculpés par la justice américaine. Il s’agit du colombien Mario Antonio Palacios Palacios, de Rodlphe Jaar qui a déjà été condamné aux Etats-Unis pour trafic de drogue et de John Joël Joseph, un ancien sénateur haïtien.