PORT-AU-PRINCE, mercredi 7 septembre 2022– Alors que le pays s’agite depuis plusieurs semaines, ‘‘Ariel Henry accompagné de quelques membres de son cabinet particulier, s’est envolé mercredi 7 septembre, à destination de la Floride où il doit rencontrer un groupe d’entrepreneurs intéressés à investir dans le pays’’, selon un tweet de la Primature.
Il sera de retour ce vendredi, informe laconiquement le tweet qui ne fournit aucun détail sur le lieu de la rencontre ni les entrepreneurs en question qui seraient intéressés à investir en Haïti dans le contexte de crise socio-politique qui commence à exacerber la colère populaire.
Déjà en proie à l’instabilité politique, la misère, la crise artificielle de carburant, l’insécurité généralisée et l’indifférence d’un gouvernement souvent accusé de complicité avec des gangs armés qui répandent la terreur, Haïti est secouée depuis trois semaines consécutives par des manifestations anti-gouvernementales, parfois teintées de scènes de pillage et de violence, réprimée par la police.
Des manifestations appelant au départ de M. Henry et de son gouvernement ont lieu quasi quotidiennement dans plusieurs villes importantes du pays, dont Port-au-Prince, Cap-Haïtien, Saint-Marc, Gonaïves, Hinche, Mirebalais, Jacmel, Jérémie, Jacmel, Petit-Goâve et les Cayes.
Lors d’une rencontre mardi avec des représentants de syndicats des chauffeurs de motos-taxis, ainsi que des membres d’organisations communautaires de base de la région métropolitaine, ‘‘Ariel Henry a fait un état des lieux de la situation due à la rareté des produits pétroliers à la pompe, de la cherté de la vie et des difficultés confrontées par des parents dans le cadre de la rentrée des classes.
Henry a appelé les chauffeurs de motos-taxis au calme, ‘‘qui ne doivent surtout pas céder aux incitations à la violence, aux manipulations politiques qui sapent la stabilité et l’Etat de droit que prône, sans relâche, le gouvernement, selon un communiqué gouvernemental.’’
Très touchés par la pénurie artificielle de carburant sur le marché local, les chauffeurs de motos-taxis prennent une part active dans les mouvements de protestation déroulés ces dernières semaines à Port-au-Prince et en province.