PORT-AU-PRINCE, mardi 20 février 2024– L’audition du Premier ministre Henry au cabinet d’instruction dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, a révélé plusieurs points essentiels. Tout d’abord, Henry a nié avoir eu des échanges téléphoniques avec Joseph Félix Badio, un individu inculpé dans l’affaire. Il a également déclaré avoir rencontré Badio lors de précédents événements, notamment lors du séisme de 2010, mais avoir eu peu de contacts avec lui après 2016.
Interrogé sur d’éventuelles sollicitations d’aide de la part de Badio alors qu’il était recherché par la police, le Premier ministre a affirmé n’avoir eu aucun contact avec lui pendant cette période et avoir publiquement encouragé Badio à se rendre aux autorités.
En réaction à des allégations selon lesquelles Badio et Vitelhomme Innoicent, un chef de gang notoire auraient contribué à son accession au pouvoir et se seraient sentis trahis par la suite, Ariel Henry a exprimé son scepticisme face à de telles affirmations. Il a souligné le caractère viral et anonyme des informations diffusées aujourd’hui, soulignant la propension des gens à croire les mensonges sensationnalistes.
La déposition a également révélé que le président Moïse avait rencontré l’ancien Premier ministre Claude Joseph quelques jours avant son assassinat pour lui présenter Ariel Henry et lui transférer ses responsabilités.
Ariel Henry a exprimé son souhait de voir l’instruction aboutir à la justice pour tous ceux impliqués dans cet acte odieux. Cette déposition constitue une étape essentielle dans la recherche de la vérité et de la justice dans cette affaire qui a profondément marqué le peuple haïtien.
Pourtant,Badio a confirmé qu’il était en contact avec Henry. D’ailleurs, concernant sa communication téléphonique avec le Dr Ariel Henry, alors Premier Ministre nommé, Joseph Félix Badio a relaté que le soir de l’événement, il l’avait appelé par téléphone afin de s’enquérir de ses nouvelles aux environs de quatre heures du matin (4h00 AM). “Et l’intéressé lui a répondu avoir été en lieu sûr, mais son interlocuteur lui disait avoir eu un seul souci, c’était qu’il se trouvait avec une seule policière attachée à sa sécurité, car aux environs de minuit, le Premier ministre en fonction Dr. Claude Joseph, aurait ordonné de retirer les policiers qui étaient attachés à sa sécurité, ainsi que tous les véhicules de l’Etat qui étaient à sa disposition.”