NEW-YORK, lundi 17 octobre 2022– Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré lundi que le blocus des fournitures humanitaires et civiles vitales dans la capitale haïtienne Port-au-Prince par des gangs lourdement armés et le risque croissant posé par le choléra nécessitaient une « action armée » pour créer un couloir humanitaire.
La pénurie de carburant a déclenché une crise de l’eau qui alimente l’épidémie de choléra ayant déjà fait des dizaines de morts, a expliqué, António Guterres, en réponse à des questions de journalistes lors d’un point de presse consacré initialement à la situation en Ethiopie, au siège de l’ONU à New York.
« Vous savez que le traitement du choléra, le traitement le plus important, c’est l’hydratation, et il n’y a pas d’eau disponible dans la ville. Donc, c’est une situation absolument cauchemardesque pour la population d’Haïti, en particulier de Port-au-Prince », a-t-il ajouté.
Guterres a déclaré que c’était la raison pour laquelle il avait exhorté le Conseil de sécurité à agir, à renforcer la police nationale avec une formation et des équipements. Mais la crise actuelle signifie qu’il faut faire plus.
« Dans les circonstances actuelles, nous avons besoin d’une action armée pour libérer le port et permettre l’établissement d’un couloir humanitaire… Je parle de quelque chose à faire sur la base de critères humanitaires stricts, indépendamment des dimensions politiques du problème qui doivent être résolues par les Haïtiens eux-mêmes », a-t-il dit.
La cheffe du bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH), Helen La Lime a réitéré lundi sa demande d’envoi d’une force armée internationale en Haïti pour faire face a la crise humanitaire provoquée par l’arrêt par des gangs armés, de la distribution du carburant à partir du terminal pétrolier de Varreux.
Le vote pour l’envoi de cette force étrangère en Haïti n’a pas eu lieu lundi au conseil de sécurité qui s’est réunie sur la demande du gouvernement haïtien en ce sens.
Parallèlement, des organisations politiques, de la société civile et personnalités haïtiennes vivant en Haïti et a l’étranger, continuent de s’opposer au déploiement de forces étrangères dans le pays, appelant également à la démission d’Ariel Henry et de son gouvernement.