Antonio Cheramy minimise la mesure du président Luis Abinader l’interdisant l’entrée sur le sol dominicain…

Antonio Cheramy ''Don Kato,'' dirigeant Matris Liberasyon, ancien senateur

PORT-AU-PRINCE, lundi 17 avril 2024- L’ex-sénateur haïtien Antonio Cheramy alias “Don Kato” déclare ne pas prendre au sérieux la décision du président dominicain Luis Abinader de l’interdire d’entrée sur le sol dominicain.

Dans une mesure rendue publique dimanche 16 avril 2023, Abinader a ordonné au directeur général des migrations, Venancio Alcántara, d’interdire l’entrée sur le territoire dominicain de près d’une quarantaine d’haïtiens qui, selon les autorités dominicaines, constitueraient une ‘‘menace’’ pour les intérêts et les institutions de l’Etat voisin.

Au nombre des personnes visées par ces sanctions dominicaines, figure M. Cheramy.

Interrogé lundi par RHINEWS, Antonio Cheramy affirme ignorer les raisons pour lesquelles son nom est figuré sur cette liste, ajoutant qu’il n’a rien à se reprocher.

“Tout ce que les dominicains peuvent me reprocher, souligne-t-il, c’est d’avoir été à la base d’un projet de loi faisant obligation au Laboratoire National d’effectuer un contrôle de qualité des produits alimentaires importés afin de protéger les consommateurs haïtiens dont le ventre est confié majoritairement aux agriculteurs dominicains, depuis quelques temps.”

Selon lui, “cette mesure qu’il minimise, relève de la machination politique puisque, déclare-t-il, Abinader aurait omis de sanctionner les barrons du PHTK qui ont siphonné les fonds du programme Pétro Caribe dont la majeure partie serait investie en République Dominicaine.”

De l’avis de Cheramy, le président dominicain serait étroitement lié à ce qu’il appelle “la mafia” du PHTK, arguant que le leader dominicain serait en mal de paraître.

« Mwen twouve dominiken yo sou moun anpil lè yo chwazi mete non mwen sou lis sanksyon yo a », déclare-t-il en créole.

“Cette décision ne me fait ni chaud ni froid, souligne M. Cheramy, ajoutant qu’il ne s’est pas rendu en République Dominicaine depuis environ dix (10) ans. “

“Je ne vois pas l’intérêt de ces sanctions qui ne m’affectent nullement, ni en quoi je représenterais une menace pour les intérêts et les institutions du pays voisin”, soutient Don Kato.

De septembre 2022 à nos jours, la République dominicaine a déjà interdit l’entrée sur son territoire à plus d’une cinquantaine d’Haïtiens dont des politiciens, des hommes d’affaires et des présumés chefs dd gang.

La République Dominicaine est le troisième pays, après les États-Unis et le Canada, à imposer des sanctions à des personnalités haïtiennes.