André Michel appelle à une enquête sur les conseillers épinglés dans le scandale des 100 millions de gourdes de la BNC…

Andre Michel,, Avocat et dirigeant du SDP...

PORT-AU-PRINCE, jeudi 15 août 2024– André Michel, porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), a salué l’initiative des deux membres observateurs au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) qui ont proposé la formation d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’implication présumée de trois conseillers présidentiels dans le scandale de détournement de 100 millions de gourdes à la Banque Nationale de Crédit (BNC). « Nous encourageons cette initiative courageuse », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence de la situation.

Le scandale des 100 millions de gourdes, qui a récemment éclaboussé les conseillers Emmanuel Vertilaire, Louis-Gérald Gilles et Smith Augustin, représente une menace sérieuse pour la crédibilité du CPT et pour l’ensemble du processus de transition politique en Haïti. Ce détournement présumé de fonds publics, initialement destiné à soutenir des projets d’intérêt national, a suscité l’indignation au sein de la population haïtienne, déjà ébranlée par des années de corruption endémique.

Les trois conseillers incriminés sont accusés d’avoir facilité, par leur position au sein du gouvernement de transition, l’octroi de prêts frauduleux sans garantie à des entreprises fictives ou liées à des proches. Selon des sources proches du dossier, ces fonds auraient été détournés vers des comptes offshore, échappant ainsi à tout contrôle de l’État.

Face à ces graves accusations, André Michel a averti que ce scandale pourrait engloutir le CPT et compromettre irrémédiablement le processus de transition en cours, lequel est déjà fragile. « Les conclusions de l’enquête devront permettre de tirer les conséquences nécessaires », a-t-il insisté, appelant à une résolution rapide et transparente de l’affaire.

Il a également exhorté les trois conseillers présidentiels concernés à coopérer pleinement avec la commission d’enquête, en évitant toute obstruction, afin de préserver l’intégrité de l’enquête. « Au-delà de leurs intérêts particuliers, les neuf parties prenantes impliquées dans la mise en place de cette transition doivent tout faire pour sauver le processus politique en cours », a-t-il martelé.

Le scandale actuel rappelle d’autres affaires de corruption qui ont marqué la vie politique haïtienne ces dernières années, mettant en lumière les défis persistants auxquels fait face le pays dans la lutte contre la corruption. Le dénouement de cette enquête sera déterminant pour l’avenir du CPT et pourrait bien définir la suite du processus transitionnel en Haïti.