American Airlines suspend ses vols vers Haïti pour une durée indéterminée…

Un appareil de American Airlines au sol...

MIAMI, dimanche 8 décembre 2024-American Airlines a annoncé la suspension indéfinie de ses vols quotidiens reliant l’aéroport international de Miami à celui de Port-au-Prince, Toussaint Louverture. Initialement suspendus jusqu’au 12 février, ces vols ne reprendront pas avant une éventuelle réévaluation prévue fin 2025. Cette décision marque un arrêt des liaisons directes opérées par une grande compagnie aérienne américaine entre Miami et Haïti.

Un porte-parole d’American Airlines a déclaré que la sécurité et la demande des clients seront des critères clés dans l’évaluation d’une reprise des services à l’avenir. « American a pris la décision difficile de suspendre le service quotidien entre Miami (MIA) et Port-au-Prince (PAP). Nous sommes fiers de notre engagement de plus de 50 ans envers Haïti et continuerons de surveiller la situation, » a indiqué la compagnie. Les clients concernés se verront proposer un remboursement complet de leur itinéraire.

Cette décision intervient après que l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a interdit les vols à destination d’Haïti pendant 30 jours à la suite de tirs de gangs ayant touché trois avions en novembre. Par ailleurs, les Nations Unies ont temporairement suspendu leurs vols à Port-au-Prince, limitant l’acheminement de l’aide humanitaire dans le pays.

D’autres compagnies aériennes, notamment JetBlue Airways et Spirit Airlines, ont également interrompu leurs vols vers Haïti. Spirit Airlines, dont un avion a été frappé par des tirs alors qu’il approchait de Port-au-Prince, a suspendu ses liaisons entre Fort Lauderdale et Cap-Haïtien. Pour sa part, JetBlue, qui opérait des vols depuis Fort Lauderdale et l’aéroport JFK de New York, n’a pas encore annoncé de date de reprise. Aucun passager n’a été blessé lors de ces incidents.

La suspension des vols commerciaux et cargo aggrave les difficultés pour les Haïtiens, déjà confrontés à l’insécurité croissante dans le pays. Les routes reliant la capitale aux autres régions sont contrôlées par des gangs armés, tandis que des glissements de terrain récents ont bloqué les principaux axes entre Cap-Haïtien et Port-au-Prince.

Pour quitter la capitale, certains ont dû recourir à des hélicoptères affrétés par le gouvernement pour transporter les forces de sécurité, ou payer jusqu’à 2 500 dollars pour un vol privé avec des limites de poids strictes.

Si la FAA a levé partiellement l’interdiction des vols, permettant aux avions d’atterrir dans des aéroports situés hors de la capitale, l’aéroport international Hugo Chavez de Cap-Haïtien reste le seul point d’entrée aérien viable pour les vols internationaux commerciaux. Cependant, l’espace aérien entre Haïti et la République dominicaine demeure fermé, et les Bahamas ont suspendu leurs vols vers le pays. Actuellement, Sunrise Airways, une compagnie haïtienne, offre le seul service direct vers les États-Unis.

Malgré ces restrictions, les déportations d’Haïtiens depuis les États-Unis se poursuivent. La semaine dernière, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis a renvoyé 70 personnes à Cap-Haïtien, malgré des inondations ayant bloqué l’accès à cette ville depuis d’autres régions du pays. Cette situation reflète l’aggravation des crises humanitaire et sécuritaire en Haïti, exacerbée par l’isolement aérien croissant.