Gonaïves, 25 juillet 2020- Le Commissaire du gouvernement des Gonaïves, Me Serad Gasius confirme avoir reçu la correspondance du BAI (Bureau des Avocats Internationaux) et du RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) relative au dossier de l’ancien chef d’escadron de la mort Emmanuel ‘’Toto’’ Constant, déporté en Haïti par le gouvernement américain et incarcéré aux Gonaïves depuis plus d’un mois.
S’exprimant sur radio Pyramide à Saint-Marc, Me Gasius affirme s’être penché actuellement sur la vérification du document reçu afin de déterminer si le dossier est complet ou nom.
Dans leur correspondance conjointe, les deux organisations ont communiqué au commissaire du gouvernement, Me Serard Gasius un ensemble de sept (7) pièces provenant du jugement par contumace du 16 octobre 2000 relatif au massacre de Raboteau pour lequel Emmanuel Constant est poursuivi.
Le BAI et le RNDDH ont initié cette démarche auprès du magistrat après que celui-ci eut déclaré au Miami Herald le mois dernier qu’il n’avait pas le dossier de Toto Constant en sa possession pour engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien chef du FRAPH. Ces déclarations vite démenties par le concerné, avaient fait croire à l’opinion publique en une éventuelle libération d’Emmanuel Constant.
Se déclarant n’être pas lié au dossier qui lui a été communiqué par le BAI et le RNDDH, Serard Gasius estime que les deux organisations devraient s’adresser plutôt au Ministère de la Justice qui ferait ce que de droit pour donner suite à leur requête.
Condamné en 2008 pour fraude immobilière par un tribunal de New-York, Emmanuel Constant qui est libéré en avril dernier après avoir purgé sa peine était détenue par ‘’l’Immigration and Customs Enforcement’’ (ICE) des États-Unis.
Il a été condamné également en 2000 par contumace à la prison à vie par un tribunal criminel des Gonaïves pour son rôle actif dans un massacre perpétré dans le quartier populaire de Raboteau, pendant le coup d’Etat contre l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
Le FRAPH, l’organisation paramilitaire que dirigeait Emmanuel Constant est accusée d’avoir massacré entre trois mille (3,000) à cinq mille (5,000) personnes durant le coup d’Etat militaire de Raoul Cédras et de Michel François (1991/1994).