Port-au-Prince, mercredi 25 août 2021- Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) estime que le juge Garry Orélien n’a pas l’expérience nécessaire pour instruire le dossier de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.
Le doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-vil a désigné Me Garry Orélien pour conduire l’instruction du dossier après que le juge Mathieu Chanlatte, objet de contestation, initialement en charge de cette affaire eut décidé de se déporter dudit dossier.
En plus d’être inexpérimenté, cet ancien substitut commissaire du gouvernement a été proposé par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) pour être nommé juge de siège par le pouvoir exécutif, mais, précise Pierre Espérance, son choix a été influencé au niveau du Palais National qui l’a nommé juge d’instruction.
Le défenseur des droits humains dit craindre que le juge ne soit manipulé par ceux qui ont influencé sa nomination pour empêcher l’aboutissement dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse a un procès équitable. Une crainte justifiée, selon Pierre Espérance par le fait que ces grands manipulateurs soient toujours en poste au plus haut niveau de l’Etat.
Selon M. Espérance, le PHTK, parti encore au pouvoir, serait en train de torpiller l’enquête en cours pour éviter que la justice ne remonte aux véritables auteurs, co-auteurs et cerveaux intellectuels de l’assassinat de l’ancien président de fait.
Il estimant que la présence du premier ministre de fait, Ariel Henry et de Rockfeller Vincent ministre de fait de la justice à la tête de l’Etat est une entrave a l’instruction du dossier, compte tenu de leurs relations privilégiées avec le nommé Joseph Felix Badio, considéré comme le coordonnateur du complot ayant conduit à l’assassinat de Jovenel Moïse.
Pierre Espérance appelle ces responsables à démissionner de leurs postes pour ne pas faire obstacle à poursuite de l’enquête et à se mettre à la disposition de la justice pour les suites de droit.
‘‘C’est une question d’éthique. Une autorité publique ne doit pas être de moralité douteuse, déclare le militant des droits de l’homme, affirmant s’étonner que ceux-là qui bénéficiaient des bonnes grâces de Jovenel Moïse, font partie de l’équipe empêchant la manifestation de la vérité dans le cadre de son assassinat.’’
‘‘Tant qu’ils seront là et capables d’influencer le travail de la justice, ils pourront instrumentaliser le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse pour persécuter leurs adversaires politiques,’’ selon M. Espérance.
Jovenel Moïse, 53 ans, a été tué dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier en sa résidence à Pèlerin 5, commune de Pétion-Ville (Ouest).