Port-au-Prince, lundi 24 janvier 2022- Dans sa lettre de plainte, Oly Damus, co-propriétaire et directeur général de RJ Rent-a-Car, requiert du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) l’ouverture d’une une enquête et souhaite que les sanctions qui s’imposent seront prises à l’encontre du magistrat Garry Orélien et que mes garanties judiciaires seront protégées.
‘‘je porte plainte formellement contre le juge Garry Orélien qui a usé de sa position de magistrat et des pouvoirs que lui confère son poste pour, de manière arbitraire, émettre un mandat d’amener à mon encontre et me menacer tout en m’informant faussement d’avoir aussi émis une interdiction de départ, dans le cadre d’une instruction qu’il mène, mettant ainsi en danger ma vie, mon intégrité ainsi que celles de mon associé,’’ lit-on dans la plainte d’Oly Damus.
Oly Damus affirme avoir appris par voie de presse qu’un mandat d’amener ainsi qu’une interdiction de départ avaient été émis à son encontre par le magistrat instructeur Garry Orélien, chargé d’instruire le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse.
‘‘Tentant de justifier sa décision, poursuit-il dans son exposé, le magistrat a affirmé à la presse qu’il m’avait invité et que je n’avais pas répondu à ladite invitation, ce qui l’aurait poussé à émettre ces ordres. Cependant, je n’avais reçu aucune invitation.’’
Il souligne que le 9 décembre 2021, le greffier Elysée Cadet s’est présenté à son entreprise, envoyé, selon ses dires, par le magistrat Garry Orélien auquel il est attaché, avec pour mission de négocier avec ses avocats la condition d’annulation du mandat d’amener et de l’interdiction de départ le concernant.
‘‘Cette condition consiste à transférer au nom du greffier Elysée Cadet un véhicule de mon entreprise,’’ écrit Oly Damus.
Il précise que le même jour RJ Rent-a-Car a requis le magistrat de paix Maître Marie Carole ROBERT Bastien, section Est. Port-au-Prince aux fins de constater l’interdiction de départ à la Direction de I’Immigration et de I’Emigration. ‘‘Aucun ordre de ce genre n’a été retrouvé, selon la plainte.’’
‘‘Par la suite, le greffier et moi, nous nous sommes entretenus via des messages WhatsApp dans lesquels il a réitéré sa demande et a menacé de donner suite au mandat d’amener si je ne m’empressais pas de passer un véhicule à son nom. J’ai requis le magistrat de paix Jean Claude Mondélus, Section Est, Port-au-Prince, pour constater et verbaliser les messages reçus sur mon téléphone,’’ souligne le plaignant.
Oly Damus qui affirme n’avoir rien à voir dans l’assassinat du président Jovenel Moïse et avoir pris les menaces du greffier Elysée Cadet au sérieux, a contacté le réseau de défense des droits humains (RNDDH) qui a d’ailleurs publié en date du 9 janvier 2022 un rapport dénonçant les faits susmentionnés.
Il se dit disponible pour répondre a toues les questions du CSPJ relatives à cette affaire.
Garry Orélien est accusé par le RNDDH d’avoir rançonné certains suspects dans l’assassinat de Jovenel Moïse soit pour les libérer de prison soit pour annuler des mandats émis a leur encontre.
Le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Sainvil n’a pas fait droit la semaine dernière à une demande de prorogation de délai pour poursuivre l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président produite par le magistrat. En conséquence, il n’a plus la charge du dossier.