Port-au-Prince, lundi 17 janvier 2022- Un nouveau juge devrait être désigné incessamment pour conduire l’instruction du dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Le magistrat Garry Orélien n’a plus la charge du dossier. Le délai légal de trois mois, imparti au juge est arrivé à terme et il n’a toujours pas bouclé l’instruction.
Le magistrat a sollicité du doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince (TPI) une prorogation de délai pour poursuivre l’enquête, mais Me Bernard Sainvil n’a pas donné suite à la requête de Garry Orélien.
Le doyen a demandé au magistrat instructeur de lui retourner le dossier afin de designer un nouveau juge pour poursuivre l’instruction de l’affaire.
Me. Garry Orélien fait l’objet de graves accusations de corruption. Il est notamment accusé par le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) de s’être servi du dossier de l’instruction de l’assassinat de Jovenel Moïse pour rançonner certains suspects dans le meurtre de l’ancien président Jovenel Moïse.
Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, le juge aurait réclamé jusqu’à cinquante mille (50,000) dollars américains de certains suspects auditionnés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse afin de les libérer.
Le défenseur des droits de l’homme a affirmé qu’au moins, un des policiers arrêtés respectivement le 15 juillet et le 24 septembre 2021 dans le cadre de l’instruction puis libérés le 3 janvier 2022, a dû verser une rançon de vingt-cinq mille (25.000) dollars américains au magistrat instructeur et à son greffier Elysée Cadet.
D’autres personnes ayant fait l’objet de mandats d’amener émis par le parquet de Port-au-Prince pour leur implication présumée dans le meurtre de Moïse, ont également été approchées pour verser de l’argent au magistrat instructeur afin d’être auditionnées puis libérées.