Affaire BNC : Les conseillers-présidentiels Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire interrogés à l’ULCC…

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PORT-AU-PRINCE, mercredi 28 août 2024 – Les conseillers-présidentiels Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire se sont présentés ce mardi aux locaux de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) pour être interrogés par les enquêteurs. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur le scandale des 100 millions de gourdes, une affaire soulevée par l’ex-président de la Banque Nationale de Crédit (BNC).

Après l’interrogatoire de ses deux collègues conseillers-présidents, Louis Gérald Gilles a également été convoqué à l’ULCC dans le cadre de cette même affaire qui éclabousse ces membres du CPT.

Les trois conseillers-présidents indexés dans certes affaire ont toujours clamé leur innocence et démenti les allégations de l’ancien président de la BNC.

Cependant, Un procès-verbal du Tribunal de Paix de Pution-Ville, daté de 2024, a révélé des échanges troublants entre Louis Gérald Gilles, conseiller présidentiel, et Raoul Pascal Pierre Louis, président du Conseil d’Administration de la BNC. Ces échanges mettent en lumière des pressions et des menaces exercées sur Pierre Louis par des membres influents du gouvernement, ce qui a conduit ce dernier à déposer une plainte judiciaire.

Selon cette plainte, le 25 mai 2024, Louis Gérald Gilles a contacté Raoul Pascal Pierre Louis pour solliciter une rencontre. Cependant, ce dernier, retardé par un embouteillage, n’a pas pu honorer cette demande. Le 30 mai, Gilles a réitéré sa requête en demandant une réponse à une proposition faite auparavant, que Pierre Louis a déclinée, invoquant des contraintes financières.

Les messages sont devenus de plus en plus pressants à partir du 1er juin, lorsque Gilles a insisté pour que Pierre Louis débloque un compte “SOLIGA”. Le 24 juin, Gilles a exprimé son impatience, tandis que Pierre Louis a tenté de clarifier la situation en demandant une note signée pour réactiver le compte. Gilles a persisté le 27 juin, indiquant qu’il attendait toujours cette note.

Le 1er juillet, Gilles s’est montré plus insistant, réclamant une discussion sur un sujet important. Le 6 juillet, il a rappelé à Pierre Louis les faveurs qu’il lui aurait accordées par le passé. Pierre Louis, manifestant de la réticence, a souligné qu’il n’était en poste que depuis moins de cinq ans, contrairement à ce que Gilles affirmait.

Le 8 juillet, Gilles a tenté de jouer sur les émotions en affirmant avoir toujours vécu modestement et en demandant pourquoi Pierre Louis lui refusait cette faveur. La tension a atteint son paroxysme le 18 juillet, lorsque Gilles a continué d’insister, se disant incompris par Pierre Louis, qui a exprimé son désarroi face à ces demandes pressantes.

Ces échanges mettent en évidence une pression continue exercée sur Raoul Pascal Pierre Louis pour obtenir des faveurs financières et débloquer des comptes. Les propos de Louis Gérald Gilles oscillent entre demandes pressantes et rappels des services rendus, révélant des pratiques inquiétantes au sein des plus hautes sphères de la BNC et du gouvernement haïtien.

Face à ces pressions, Raoul Pascal Pierre Louis a déposé une plainte judiciaire, détaillant ces interactions et les menaces reçues. Cette plainte met en exergue la gravité des pressions subies et appelle à une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces pratiques et restaurer l’intégrité des institutions financières du pays.