Port-au-Prince, 2 mai 2021- C’est le samedi 1e mai dernier qu’il a été rapporté que le délégué du SPNH-17, Guerby Geffrard a été tué à Port-au-Prince dans des circonstances non-élucidées. Cependant, une photo montrant son corps inerte, vidé de son sang, avait envahi les réseaux sociaux.
A date, la police nationale qui avait émis un avis de recherche à son encontre n’est pas en mesure de préciser ce qui lui est arrivé.
Le directeur général a.i de l’institution policière, Léon Charles a affirmé ce mardi 4 mai que la police a appris comme tout le monde que Guerby Geffrard aurait été assassiné, ajoutant que la police nationale n’est toujours pas en mesure de savoir s’il s’agissait d’un cas d’assassinat, d’enlèvement ou de disparition.’’
Interrogé par RHINEWS, un cadre intermédiaire de la PHN qui requiert l’anonymat, dit craindre que le policier qu’après avoir assassiné Guerby Geffrard, des professionnels du crime n’emporte le cadavre pour éliminer toute trace.
Il dit constater que cette pratique est courante dans le pays. Il fait référence aux gangs armés bénéficiant du soutien des autorités politiques et policières qui auraient leur propre incinérateur pour bruler les cadavres de leurs victimes et faire disparaitre les preuves.
Guerby Geffrard qui dénonçait souvent le caractère arbitraire et illégale de la décision de l’institution policière de geler son salaire, affirmait toujours être l’objet de menaces de mort et de persécution pour son engagement et son implication dans la lutte syndicale pour améliorer les conditions de vie des policiers.
Très remonté contre la hiérarchie de la police, Guerby Geffrard critiquait ouvertement le directeur général a.i de la PNH, Léon Charles dont il réclamait la démission, notamment après le drame de Village de Dieu où au moins cinq (5) policiers ont été massacrés par des bandits du gang ‘’5 Secondes’’ dirigé par ‘’Izo’’ et ‘’Manno’’ ainsi connus.
Il était offusqué particulièrement parce que rien n’a été fait pour secourir les policiers lorsqu’ils étaient en difficulté et qu’ils appelaient aux renforts. Il insistait aussi pour que le haut commandement de la PNH intervienne pour récupérer les restes des policiers qui ont été mutilés par les bandits afin que leurs parents puissent organiser leurs funérailles.
En mars dernier, Guerby Geffrard avait dénoncé ce qu’il appelait un complot de Léon Charles qui aurait passé des instructions à Jean Rebel Dorcénat, membre de la commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR) pour l’assassiner.
Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Guerby Geffrard avait affirmé avoir remarqué, a plusieurs reprises, des hommes qui étaient venus faire de la reconnaissance des lieux de sa résidence.
Dans cette même vidéo, il avait déclaré remettre sa vie, sa sécurité et celle de sa famille entre les mains de Léon Charles et de Jean Rebel Dorcénat.
En réaction, André Michel déclare condamner avec la plus grande fermeté l’assassinat crapuleux perpétré dans la soirée du Samedi 1er Mai contre le policier Guerby Geffrard, délégué du SPNH 17, qu’il présente comme un policier exemplaire et courageux qui était très engagé dans la bataille pour l’amélioration des conditions de vie des policiers et policières.
Selon Me André Michel, ‘’les premiers éléments d’information disponibles laisseraient croire que, le policier Guerby Geffrard a été arrêté et menotté par des policiers attachés au Service de Léon Charles avant d’être exécuté.’’
‘’Les policiers exécutants feraient partie d’une structure secrète de la Police appelée Team Léon, d’après André Michel qui considère le directeur général a.i de l’institution Policière, Léon Charles, le comme le premier suspect dans le cadre de ce crime odieux.’’
Il dénonce le comportement du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première instance de Port-au-Prince, agissant, dit-il, sous la coupe réglée du pouvoir en place, avait pris contre Guerby Geffrard un ordre d’amener et d’interdiction de départ non-justifiés.
Il invite donc la famille du policier et le SPNH-17 à porter plainte.