60% du personnel des unités spécialisées de la PNH sont en détachement avec des autorités étatiques, des membres du secteur privé et des membres du G-9, révèle le RNDDH

Des Policiers de l'UDMO deployes lors d'une manifestation anti-gouvernementale

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 11 juin 2021 -(RHInews)- C’est le triste constat fait par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), dans un rapport rendu public le 11 juin 2021, a l’occasion de la célébration du 26e  anniversaire de la police nationale.

Faisant un bilan non exhaustif des pertes subies par la police pour le premier semestre de 2021, le RNDDH note qu’au moins trente-deux (32) policiers ont été assassinés, soit une moyenne de cinq (5) policiers par mois.

Le RNDDH fournit dans ce document des détails pour au moins vingt-sept (27) des trente-deux (32) policiers victimes incluant les six (6) agents de l’ordre assassinés lors de l’opération policière bâclée le 12 mars dernier à Village de Dieu.

Pour la même période mentionnée, environ quatre (4) policiers ont été enlevés et séquestrés contre rançon par des bandits.

Ajouter à cela, neuf (9) postes de police ont été attaqués par des bandits du G-9 de Jimmy Cherizier, au début du mois de juin 2021, lit-on, dans ce même rapport.

Le RNDDH révèle également que “les bandits utilisent des matériels et équipements de l’institution policière”. Au nombre desquels figurent, des uniformes, des véhicules blindés et des bonbonnes de gaz lacrymogènes.

Aux dires du Réseau National de Défense des Droits Humains, “tous ces matériels et équipements fournis aux bandits ont pour objectif d’attaquer les quartiers populaires qui osent élever leur voix contre les agissements anti-démocratiques du gouvernement corrompu de Jovenel Moïse”.

Le RNDDH signale également la répression policière sévissant contre des membres du Syndicat de la police, le SPNH-17.

Cet organisme de droits humains soutient que “depuis 2017, les autorités haïtiennes de facto ont fait le pari d’affaiblir l’institution policière qui dispose d’un effectif d’environ 16 mille membres, à travers sa politisation et son instrumentalisation”. “Elles ne lui ont pas fourni les matériels suffisants et adéquats en vue de l’accomplissement de ses tâches. Mais, à contrario, ont renforcé les gangs armés”.

Entre autres recommandations figurant dans ce document de cinq (5) pages, le RNDDH demande à la Direction Générale de la police d’accélérer les enquêtes relatives aux assassinats de ses membres et d’ouvrir une enquête sur l’utilisation de matériels de la police par des bandits armés.

L’organisme de défense de droits humains demande également au Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) d’œuvrer en vue de reprendre les postes de police aujourd’hui sous contrôle des gangs armés.