25 ème anniversaire de la PNH sur fond de crise larvée

Photo: Normil Rameau, DG a.i de la PNH

Port-au-Prince, 12 juin 2020 (RHInews)- Ce 12 juin 2020 ramène le 25 ème anniversaire de création de la Police Nationale d’Haiti (PNH).
Cet événement n’a donné lieu à de grandes manifestations festives ou de cérémonies pompeuses notamment à l’Académie nationale de police, comme ce fut le cas des années précédentes.
La PNH fut portée sur les fonts baptismaux le 12 juin 1995, succédant ainsi à la Force Intérimaire de Police, après le vide créé par la disparition des Forces Armées d’Haïti.
Pour cet anniversaire, le président Jovenel Moïse exhorte les policiers à ne pas se laisser prendre au piège de la discorde et de la division, rappelant que la population fait face à une insécurité grandissante.
Observant une minute de silence à la mémoire des policiers morts au front et des victimes du nouveau Coronavirus, Jovenel Moïse estime que la population et la police ont un ennemi commun, à savoir l’insécurité.
Sans pour autant annoncer de mesures concrètes pour juguler le phénomène, le Chef de l’Etat haïtien s’en prend à ceux qui, dit-il, pratiquent la politique “diviser pour régner” de manière à faire éclater cette structure de sécurité.
“La police est issue de la matrice du peuple” s’est exclamé Jovenel Moïse qui dit proner un dialogue constructif pour résoudre les problèmes auxquels fait face la PNH. Ce dialogue doit être inclusif, prévient t-il.
Cette intervention du président a été l’occasion pour lui de tirer à boulets rouges sur les élites responsables, selon lui, de tous les maux du pays.
Le directeur ad intérim de la PNH, Rameau Normil, quant à lui, met l’accent sur les différentes étapes difficiles passées par l’institution pour atteindre un quart de siècle.
Reprenant les propos fracassants du ministre de la justice, Rameau Normil condamne ce qu’il appelle le comportement déshonorant des policiers du groupe “509 Fantômes” qu’il qualifie d’organisation criminelle.
Il affirme que sous son administration, ces comportements ne seront pas tolérés, rappelant que la mission des policiers est de servir et de protéger la population.
Pour sa part, Yanick Joseph, Coordonnatrice du Syndicat de la Police Nationale (PSNH-17), critique vivement le comportement du Ministre haïtien de la justice, Luckmane Délille qui eut à taxer de “terroristes” des policiers du groupe “Fantômes 509).
La syndicaliste croit que Lucmane Délille cultive une haine viscérale vis-à-vis des policiers haïtiens qui sont toujours au front pour combattre l’insécurité.
Quant à Martineau Rose-Michelle, elle s’est plainte du fait que des femmes de policiers victimes en fonction sont traitées en paria par l’Administration de la PNH. Elles n’ont pas reçu encore les chèques de leur mari-policier défunt depuis environ sept (7) mois. Fin texte.