25 comités de protection civile renforcés dans l’Artibonite et le Nord-Ouest…

GONAÏVES, samedi 12 avril 2025,(RHINEWUne cérémonie officielle a marqué, le mercredi 2 Avril 2025, la clôture des activités de renforcement des capacités de 25 Comités Communaux de Protection Civile (CCPC), répartis entre les départements de l’Artibonite (15 communes) et du Nord-Ouest (10 communes), dans le cadre du Projet de Gestion des Risques et de Résilience aux Aléas Climatiques (PGRAC).

L’événement, tenu au Centre d’Opération d’Urgence Départementale (COUD) de l’Artibonite, a réuni un parterre d’élus locaux et de représentants communaux, dont Raymond JOANEL, maire de Terre-Neuve, Mutal LOZIN, maire de L’Estère, Joseph RAPHAËL, Directeur Général de la Mairie d’Anse-Rouge, Merceda JEAN, mairesse de Saint-Michel-de-l’Attalaye, et Anel VALMY, Directeur Général de la Mairie de Marmelade.

Cette activité a été organisée par la Coordination Départementale de la Protection Civile (CDPC) de l’Artibonite, en partenariat avec le Groupe pour l’Inclusion, la Recherche et l’Appui au Développement d’Haïti (GIRADEL). Le projet PGRAC est mis en œuvre par l’Unite de Coordination de Projets du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (UCP/MICT), avec le soutien financier de la Banque mondiale.

Dans son discours inaugural, le Délégué Départemental de l’Artibonite, M. Ivens NERELUS, a souligné l’importance stratégique de ce projet dans le contexte national actuel. Le maire de L’Estère, M. Mutal LOZIN, a quant à lui salué la réactivation de son CCPC, rendu inopérant par l’insécurité persistante. Plusieurs autres autorités locales ont témoigné des retombées concrètes : des structures de gestion des risques aujourd’hui plus dynamiques, mieux équipées et plus résilientes.

Dans sa prise de parole, M. Karl Arthur DAPHNIS, chargé de programme à GIRADEL, a détaillé les résultats majeurs enregistrés au cours des 18 mois d’intervention. Il a mis en lumière un dispositif d’appui structuré autour de plusieurs axes stratégiques.

D’abord, des formations spécialisées ont été dispensées aux membres des CCPC, axées sur la gestion des risques, les premiers secours, la coordination en situation d’urgence, et les mécanismes d’alerte communautaire. Ces sessions ont permis de doter les comités de compétences essentielles pour anticiper et répondre efficacement aux catastrophes naturelles ou aux crises d’origine humaine.

Ensuite, des exercices de simulation ont été organisés dans les communes ciblées. Ces mises en situation ont permis de tester en conditions réelles les réflexes d’intervention des CCPC, de renforcer la coordination avec les autorités locales, et de sensibiliser la population aux gestes de survie en cas d’événement extrême.

Par ailleurs, les membres des CCPC, accompagnés de leurs communautés, ont été guidés dans l’élaboration de plans d’urgence familiale (PUF). Ces outils pratiques permettent aux ménages de mieux se préparer en identifiant les risques auxquels ils sont exposés, les lieux d’évacuation, les ressources essentielles à mobiliser et les contacts utiles.

Un volet important du programme a également porté sur la sensibilisation aux violences basées sur le genre (VBG) en contexte de crise, intégrant des messages de prévention, de protection et de signalement, dans une optique de réponse inclusive et équitable aux situations d’urgence.

Enfin, chaque comité a été doté d’un ensemble d’équipements pertinents et adaptés, comprenant des kits solaires assurant leur autonomie énergétique, des kits de visibilité (maillots, drapeaux et sacs à dos aux couleurs du projet), ainsi que des tablettes numériques accompagnées d’un forfait internet d’une durée d’un an, afin de renforcer les capacités de collecte de données et d’assurer une circulation fluide et instantanée de l’information.

Toutefois, M. DAPHNIS a reconnu que ces avancées n’ont pu être pleinement étendues à toutes les zones prévues. À Petite-Rivière-de-l’Artibonite, les conditions sécuritaires, marquées par l’omniprésence de groupes armés, ont contraint les équipes à suspendre les interventions, illustrant les défis majeurs qui persistent dans certaines régions.

Le Directeur Départemental de la Protection Civile de l’Artibonite, M. Faustin JOSEPH, a salué les efforts conjoints qui ont permis de renforcer une culture de prévention et de résilience dans les territoires ciblés. Les discussions tenues lors de l’atelier ont abouti à des recommandations en vue d’une deuxième phase du projet, qui permettrait d’élargir la couverture géographique et de consolider les acquis.

La clôture de cet atelier consacre la relance opérationnelle de 25 CCPC, aujourd’hui mieux formés, mieux équipés et pleinement mobilisés pour la réduction des risques. Grâce à un accompagnement soutenu, ces comités ont retrouvé souffle et efficacité, malgré l’insécurité et les contraintes locales. Au-delà des outils remis, c’est une culture de vigilance et de solidarité communautaire qui s’est réinstallée. Cette redynamisation marque un nouveau départ pour la protection civile locale. L’enjeu désormais est de consolider ces acquis, étendre l’impact et inscrire durablement les CCPC comme piliers essentiels de résilience au cœur des territoires haïtiens.

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