PORT-AU-PRINCE, jeudi 3 avril 2025 (RHINEW)– Ce 3 avril marque le 25ᵉ anniversaire du double assassinat de Jean L. Dominique et de Jean-Claude Louissaint, survenu en plein jour dans la cour de Radio Haïti Inter. Ce média, considéré comme un symbole de la lutte pour la liberté d’expression en Haïti, avait été frappé en son cœur par ce crime resté impuni. Un quart de siècle plus tard, les familles des victimes, la presse haïtienne et les journalistes haïtiens de la diaspora continuent d’exiger justice.
Dans un communiqué, l’Association des Journalistes Haïtiens de l’Étranger (AJHE)déplore l’inaction de la justice haïtienne dans ce dossier emblématique.
« La justice haïtienne fait face à de sérieuses carences, cependant cela ne justifie pas que rien n’ait été fait jusqu’ici pour traîner les assassins de Jean Dominique et de Jean-Claude Louissaint devant la justice. »
L’organisation critique ouvertement l’inaction des autorités judiciaires et exhorte la Cour de cassation à relancer le dossier, qui semble être abandonné dans les méandres bureaucratiques du système judiciaire haïtien.
« Cela ne justifie pas non plus que ce dossier est en train de pourrir dans les tiroirs de la Cour de cassation.
L’AJHE rappelle que ce crime, au-delà d’avoir coûté la vie à l’un des journalistes les plus influents d’Haïti, a aussi constitué un grave recul pour la liberté de la presse et le droit à l’information, pourtant garantis par la Constitution haïtienne de 1987.
Face à cette impunité persistante, l’AJHE lance un appel à toutes les associations de journalistes et de patrons de presse pour maintenir la pression sur les autorités judiciaires.
« L’AJHE demande aux associations de journalistes et aux associations de patrons de presse de maintenir la pression sur les autorités et la justice pour que justice soit rendue aux familles de Jean Dominique et de Jean-Claude Louissaint. »
Jean Dominique, fondateur et directeur de Radio Haïti Inter, était connu pour son engagement sans faille en faveur de la vérité et de la justice. Il dénonçait régulièrement les abus du pouvoir, la corruption et les violations des droits humains. Son assassinat, le 3 avril 2000, aux côtés de Jean-Claude Louissaint, gardien de la station, a été perçu comme une tentative d’intimidation contre la presse indépendante.
Mais un quart de siècle plus tard, l’impunité persiste. Qui sont les commanditaires ? Qui a exécuté ce crime ? Autant de questions qui restent sans réponse, alimentant la frustration des défenseurs de la liberté d’expression en Haïti et à l’étranger.
L’AJHE réaffirme sa volonté de continuer à réclamer justice pour Jean Dominique et Jean-Claude Louissaint, refusant que ce crime tombe dans l’oubli. L’heure est venue pour la justice haïtienne de montrer qu’elle peut enfin agir, en identifiant et en poursuivant les responsables de cet assassinat qui a marqué l’histoire du journalisme haïtien.
« Nous ne pouvons pas permettre que le combat de Jean Dominique soit réduit au silence par l’inaction et l’oubli. »
La balle est dans le camp des autorités haïtiennes. L’histoire retiendra-t-elle leur passivité ou leur engagement à rendre justice ?