Les autorités haitiennes en panne d’alternative dans le dossier de l’ED’H réduite en peau de chagrin. Entre temps, le rationnement devient 24/24!

Siège Central de l’ED’H au Bicentenaire

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 30 juillet 2020- (RHInews)- C’est toujours le statu quo à la Compagnie nationale de l’eletricité, suite à une grève illimitée des employés syndiqués et non syndiqués pour réclamer du gouvernement Jouthe/Moïse le retrait de l’arrêté du 6 juillet 2020 nommant Michel Présumé au poste de Directeur général de cette entreprise d’Etat visiblement en faillite.

Les grévistes reprochent notamment à Michel Présumé d’avoir liquidé la TELECO, la Cimenterie d’Haïti et la Minoterie, à travers le Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CEMEP) créé le 2 octobre 1996 dont il fut un membre actif.

Les employés estiment que Michel Présumé est venu faire le même “sale boulot” à l’ED’H, à savoir la privatiser et par voie de conséquence mettre à la porte ses employés.

Ce jeudi 30 juillet, les employés de l’ED’H étaient encore au rendez-vous dans les parages de l’institution pour faire à nouveau passer leurs revendications, étant donné l’accès au bâtiment principal de la rue Joseph Janvier leur était bloqué.

Entre temps, la population fait encore les frais d’une politique éronnée de la la part de l’Administration Jouthe/Moïse, à travers le choix d’un nouveau Directeur général qui n’est pas en odeur de sainteté, vu qu’il est indexé dans deux rapports de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif en 2019 relatifs aux fonds Petro Caribe, dont il serait l’un des dilapidateurs.

Entre temps, Port-au-Prince, la capitale politique et administrative, est complètement dans le noir. Certains quartiers résidentiels et ceux huppés qui, jusqu’ici, étaient épargnés plus ou moins par le rationnement sévère de l’ED’H, en font l’amère expérience ces dernières semaines.

Les clients de l’ED’H de la région métropolitaine de la capitale se plaignent de ne pas recevoir l’énergie électrique depuis plusieurs semaines, malgré les promesses réitérées du président Jovenel Moïse.

Il avait promis en vain à la population haïtienne de l’énergie électrique 24/24. En lieu et place d’une amélioration certaine dans la distribution de l’énergie, la situation devient encore pire réduisant en peau de chagrin cet organisme d’Etat autonome créé en 1971 avec pour mission de produire, de transporter, de distribuer et de commercialiser l’énergie électrique sur tout le territoire.

Malgré la visite lundi dernier du Premier ministre Jouthe Joseph dans les locaux de l’ED’H à la rue Joseph Janvier toujours gardés fortement par des policiers, les employés continuent de camper sur leur position, paralysant davantage cette structure d’Etat qui ne peut plus offrir des services pour lesquels elle était créée.

C’est toutours le silence du coté du Comité Directeur de la Fédération des Syndicats des Travailleurs de l’ED’H (FESTRED’H) qui entendent défendre du bec et des ongles les intérêts de la Compagnie et ceux des employés.

Malgré l’annonce d’une rencontre formelle en début de semaine avec le Premier Ministre Jouthe Joseph par la syndicaliste Rosemonde Sterlin Adrien, rien n’a filtré de cette rencontre au cas où elle aurait lieu.

En guise d’alternative et devant l’échec des respondables de remédier à la situation à travers un redressement de l’ED’H, les autorités préfèrent se rabattre à nouveau sur la SOGENER en apposant les scellés ce jeudi 30 juillet 2020, forcant ainsi les employés qui s’y trouvaient à vider les lieux

Le contrat liant la SOGENER à l’Etat haïtien a été unilatéralement rompu par ce dernier, prétextant que la Compagnie de Dimitri Vorbe vendait du black-out en lieu et place de l’électricité.