WASHINGTON, Marili 4 mars 2025- Le 4 mars 2025, le président Donald Trump a pris la parole devant le Congrès des États-Unis, marquant son retour officiel après sa réélection. Dans un discours d’environ deux heures, il a exposé ses priorités pour le pays, avec un accent particulier sur l’économie, la souveraineté nationale, la sécurité intérieure et ses ambitions en politique étrangère. Si son discours a été perçu comme une nouvelle vision pour les États-Unis, il a aussi abordé des questions internationales cruciales, comme le conflit en Ukraine et la situation au Moyen-Orient, tout en mettant en avant des initiatives diplomatiques ambitieuses.
Dès les premières phrases de son allocution, Donald Trump a affirmé que “l’Amérique est de retour”. Il a mis en avant une série de réformes fiscales destinées à alléger la charge fiscale des Américains. Parmi ces mesures, il a annoncé l’exonération totale d’impôts sur les pourboires, les heures supplémentaires et les prestations de sécurité sociale pour les seniors. En outre, il a proposé que les paiements d’intérêts sur les prêts automobiles soient déductibles d’impôts, à condition que les véhicules soient fabriqués aux États-Unis. Il a également annoncé la création d’un “Département de l’Efficacité Gouvernementale” dirigé par Elon Musk, destiné à combattre le gaspillage des fonds publics et à améliorer l’efficacité de l’administration.
Le discours a également mis l’accent sur l’essor du secteur automobile aux États-Unis, avec l’annonce de nouvelles usines par des géants comme Honda. Trump a attribué ce regain d’intérêt pour l’industrie automobile à sa politique tarifaire, qu’il considère comme une arme économique puissante. Ainsi, il a annoncé que les États-Unis appliqueraient dès le 2 avril des “tarifs réciproques” aux pays imposant des taxes commerciales sur les produits américains, y compris la Chine, l’Union européenne, l’Inde et le Canada.
En parallèle, le président a exprimé sa détermination à combattre l’inflation et à arrêter le gaspillage des fonds publics. Il a dénoncé ce qu’il appelle le “gaspillage flagrant” sous les administrations précédentes et a mis en place une nouvelle initiative visant à équilibrer le budget fédéral, ce qui n’a pas été fait depuis 24 ans. Trump a aussi proposé un projet de “gold card” pour attirer des investisseurs étrangers, leur offrant la citoyenneté américaine en échange d’un paiement de 5 millions de dollars.
Un autre point majeur du discours fut la politique migratoire. Trump a réaffirmé sa politique de fermeté, citant plusieurs incidents tragiques, comme le meurtre de Lakin Riley, une jeune étudiante infirmière, tuée par un immigré clandestin. Il a annoncé la création de la loi Lakin-Riley Act, qui vise à garantir la détention systématique des criminels étrangers menaçant la sécurité publique. Le président a également critiqué la “politique de frontière ouverte” de l’administration précédente, accusant Joe Biden d’avoir permis l’entrée aux États-Unis de criminels, gangsters et trafiquants d’êtres humains.
Trump a également insisté sur la nécessité de soutenir les forces de l’ordre et de réformer le système judiciaire pour garantir une application équitable de la loi. À cet égard, il a annoncé que le Mexique avait extradé 29 chefs de cartels vers les États-Unis, soulignant l’importance de cette coopération pour lutter contre le trafic de drogues et la criminalité transfrontalière.
En matière de politique étrangère, Trump a abordé plusieurs questions cruciales. Sur le dossier ukrainien, il a annoncé avoir reçu une lettre du président ukrainien Volodymyr Zelensky, exprimant la volonté de l’Ukraine d’entamer des négociations de paix avec la Russie. Ce geste a marqué un tournant dans la politique américaine envers l’Ukraine, car Trump a décidé de suspendre temporairement l’aide militaire, conditionnée à un engagement de l’Ukraine dans des négociations de paix sérieuses. Zelensky a souligné dans sa lettre que son pays était prêt à signer un accord de paix et à mettre fin au conflit sanglant qui a fait des millions de victimes des deux côtés. Cette annonce montre un désir de diplomatie active pour parvenir à une paix durable, une position qui contraste avec les précédentes stratégies plus interventionnistes.
Sur la question du Moyen-Orient, Trump a rappelé les Accords d’Abraham qu’il avait négociés durant son premier mandat et a exprimé son intention de renforcer ces accords pour assurer un avenir plus pacifique dans la région. Il a aussi abordé la situation à Gaza, évoquant des propositions pour reconstruire et revitaliser la région, tout en mettant l’accent sur la nécessité de ramener les otages américains détenus dans la bande de Gaza.
Trump a également réaffirmé son soutien à l’idée d’une intégration du Groenland aux États-Unis, citant des raisons de sécurité nationale. Il a ajouté que l’importance stratégique du canal de Panama pour les États-Unis justifiait une réévaluation de l’accord passé sous l’administration Carter, qu’il considère comme une violation des intérêts américains. Le président a également fait part de son intention de revoir les relations commerciales avec le Canada et le Mexique, mettant en avant les déficits commerciaux existants et annonçant l’application de droits de douane réciproques à compter du 2 avril, en réponse aux politiques commerciales jugées injustes.
Les répercussions de ce discours ont été immédiates. Les républicains ont largement soutenu les propositions de Trump, manifestant leur approbation par des ovations. En revanche, les démocrates ont vivement critiqué sa politique fiscale et migratoire, certains membres, comme la représentante Rashida Tlaib et le représentant Al Green, exprimant leur désaccord en portant des vêtements roses ou en protestant contre les coupes dans Medicaid.
Le discours de Donald Trump a ainsi tracé une feuille de route ambitieuse pour l’avenir des États-Unis, tant au niveau interne qu’international. Tout en mettant l’accent sur la souveraineté nationale et le renforcement économique, il a également affiché une politique étrangère audacieuse, avec des initiatives visant à rétablir la paix en Ukraine, à renforcer les relations au Moyen-Orient et à protéger les intérêts stratégiques des États-Unis à l’échelle mondiale.