Le Protecteur du citoyen doublé arbitrairement d’un adjoint choisi par l’Exécutif, en désaccord avec les règlements internes de l’institution.

Me. Renan Hédouville, Protecteur du Citoyen

 

 

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 23 juillet 2020- (RHInews)- Le Protecteur du citoyen, Me. Renan Hédouville, dénonce ce vendredi l’arrêté présidentiel en date du 23 juillet 2020 nommant un adjoint au protecteur dans ses fonctions, violant la loi organique de l’institution en son article 18.

Junior Cenanfils est le nouveau adjoint nommé par l’Exécutif pour seconder Me. Renan Hédouville.

“Il s’agit d’une décision arbitraire de la part de l’Exécutif qui viole les règlements internes de l’OPC”, s’insurge Me. Renan Hédouville, précisant que la désignation d’un fonctionnaire adjoint à l’OPC relève exclusivement des prérogatives du Protecteur du citoyen.

Selon le processus, le Protecteur du citoyen fait part au président de son adjoint. Celui-ci confirme sa nomination via un arrêté présidentiel. Ce processus vaut également pour la nomination d’un Directeur général.

Selon Me Renan Hédouville, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) avait adressé le 7 juillet 2020 une correspondance au président Jovenel Moïse lui soumettant une liste de noms de personnalités habilitées à occuper le poste d’adjoint au Protecteur du citoyen, suite à l’expiration du mandat de l’ex fonctionnaire à ce poste, en date du 30 mai 2020.

Il fait remarquer que les législateurs avaient pris le soin de protéger l’indépendance de l’OPC qui a entre autres fonctions de défendre les droits des citoyens.

Le responsable de l’OPC informe que, suite à des conversations téléphoniques qu’il a eues avec le Premier Ministre Jouthe Joseph et le Chef du Cabinet du président de la République, les deux intéressés ont admis qu’il s’agisse d’une “erreur matériel”.

Me André Michel, porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire, déclare condamner et dénoncer avec la plus grande fermeté la nomination illégale de Junior Cenanfils comme protecteur adjoint, à l’OPC.

Il demande à tous les secteurs de la vie nationale de se mobiliser pour forcer Jovenel Moïse à faire le retrait de cette décision qui viole les lois régissant le fonctionnement de l’OPC.