Me. Camille Leblanc critique la démarche du président auprès de la CSCCA pour laquelle il réclame le bénéfice de l’urgence pour quatre contrats

Photo: Me. Camille Leblanc, ancien Ministre de la justice

 

 

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 22 juillet 2020- (RHInews)- Le président Jovenel Moise a rendu visite le mardi 21 juillet 2020 aux membres de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA ) pour réclamer de ces derniers le bénéfice de l’urgence concernant quatre (4) projets entre autres celui de l’énergie.

C’est le président Jovenel Moïse qui en a fait l’écho dans un tweet, ajoutant que les Conseillers lui ont promis d’étudier de façon célère les documents dont la teneur reste secrète du grand public.

C’est cette même CSCCA que Jovenel Moïse avait sciemment critiqué pour avoir publié deux rapports successifs en 2019 dans lesquels il était” fortement  impliqué” dans la dilapidation des fonds Petro Caribe, à travers la création de sociétés écrans.

Jovenel Moise et nombre de ses collaborateurs avaient qualifié de faux les deux rapports, estimant qu’il s’agisse tout simplement de persécutions politiques.

L’ancien ministre de la Justice, Me Camille Leblanc, a critiqué la décision de Jovenel Moïse de rendre une visite impromptue aux juges de la Cour. “Il a tout simplement outrepassé ses fonctions en agissant de la sorte”, s’est-il exclamé.

Le Chef de l’Etat pourrait demander aux ministres concernés par ces projets d’en faire le dépôt à la CSCCA.

“Il ne peut pas y avoir de bénéfice de l’urgence dans le cadre de l’étude des dossiers à la Cour”, a précisé Me Leblanc, ajoutant que tout doit se faire à la lumière de la loi.

Il a averti que les conditions légales ne sont pas réunies pour valider un prêt quelconque, notamment en dehors du Parlement.

Me. Leblanc qui intervenait sur Radio Kiskeya ce mercredi a rappelé  le contentieux existant entre Jovenel Moïse et la CSCCA relatif au dossier Dermalog pour lequel celle-ci avait donné deux avis défavorables, le 16 février 2018 et le 11 avril 2018.

Pourtant, Jovenel Moïse avait passé outre en signant le contrat au nom de l’Etat haïtien pour la production et la livraison de nouvelles cartes d’identité pour les citoyens haïtiens.