Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 19juillet 2020- (RHInews)- Pendant son périple notamment dans le Nord du pays ce week-end, le président Jovenel Moïse a évoqué un ensemble de projets et réalisations, mais aussi et surtout des questions d’actualité, à brûle-pourpoint.
Lors de cette conférence de presse le samedi 18 juillet au Cap-Haïtien, chef lieu du département du Nord, Jovenel Moïse a passé en revue le dossier brûlant de l’insécurité avec son cortège de morts, de blessés et de déplacés.
Dans une démarche historqiue, Jovenel Moïse fait la leçon en déclarant que la violence en Haïti ne date pas d’aujourd’hui. Elle est le résultat de luttes intestines pour affaiblir les institutions de l’Etat qui, en fait, ont le monopole de la violence légitime, à savoir l’armée et la police.
En ce sens, il s’est félicité d’avoir remobilisé les Forces Armées d’Haïti (FAdH) qui, dit-il, fait de grandes choses notamment en matière de construction de route.
En clair, il fait savoir que le banditisme est le produit de la société. Il ne faut pas le politiser. Le Chef de l’Etat croit que le remède efficace pour résoudre la violence est la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR) qu’il a réactivée en mars 2019.
Cette Commission de onze (11) membres dirigée par Jean-Rebel Dorcénat est le médicament-miracle par excellence pour mettre fin au grand banditisme en Haïti, selon Jovenel Moïse qui croit que la CNDDR doit jouer le rôle d’ intermédiaire avec les bandits.
“La CNDDR doit parler à tout le monde”, ajoute Jovenel Moïse, faisant allusion au groupe G-9 et Alliés qui déclare opter pour la paix, tout en gardant intact leur arsenal et en bloquant les rues comme bon leur semble pour faire passer leurs revendications au grand dam de la police nationale qui trouve mille et une excuses pour ne par intervenir (NDLR).
Comme un vieux refrain, le président haïtien suggère aux groupes armés de déposer les armes s’ils ne souhaitent pas se retrouver en prison ou finir au cimetière.
Réactivée depuis 17 mois, la CNDDR n’a toujours pas les moyens nécessaires pour s’acquitter de sa tâche, dans le cadre de sa mission dite de désarmement des gangs armés.
Le président de cette commission, Jean Rebel Dorcénat se plaint toujours de cette situation qui “entrave” l’action de la CNDDRR.
Selon la Commission Nationale de désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), il y aurait au moins cinq-cent mille armes illégales en circulation sur le territoire et soixante-seize (76) gangs armés qui opèrent dans le pays.