Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 10 juillet 2020 -(RHInews)- Le président haïtien Jovenel Moïse a averti ce 10 juillet 2020 qu’il n’y aura plus de transition politique dans le pays et invité ses compétiteurs à prendre le chemin des urnes.
Dans un discours hautement politique aux relents de moquerie à l’occasion de l’inauguration d’un aérogare transformé en “aéroport international” à Jérémie, Jovenel Moïse a demandé à la population de la Grande-Anse déjà tributaire, selon lui, de sa carte électorale d’être le “grand juge”, lors des prochaines joutes électorales.
“La transition profite énormement aux principaux bénéficiaires de contrats léonins au détriment de la population”, a lancé le Chef de l’Etat, estimant qu’il a déjà perdu deux années dans son mandat de cinq ans.
Il faisait référence aux différents événements politiques qui ont secoué le pays en 2018 et 2019 plus connus sous le nom “Peyi Lock”.
Lors de cette intervention fourre-tout où plusieurs sujets ont été abordés, Jovenel Moïse a même évoqué des propos qui seraient tenus par des membres de l’opposition politique sur le sort qui lui était réservé s’il continuait à s’accrocher au pouvoir.
Selon le président, rapportant les mêmes propos, il devrait avoir le même sort que l’ex-président haïtien Jean-Simon Vilbrun Guillaume Sam qui a été lynché le 28 juillet 1915, suite à une révolte dans son propre régime.
Pour les partisans du pouvoir, le mandat du président Jovenel Moïse arrive à terme le 7 Février 2022. Cependant, l’opposition politique et une large partie de la société civile, se basant sur l’article 134-2 de la constitution amendée, estiment que le mandat du chef de l’Etat prend fin le 7 Février 2021.