Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 3 juillet 2020 -(RHInews) – Le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haiti (BINUH) demande aux autorités haïtiennes de prendre toutes les actions nécessaires en vue de protéger la population haïtienne, à travers le renforcement des institutions étatiques et des forces de l’ordre particulièrement dans les zones de violence.
Dans un communiqué de presse daté du 2 juillet 2020, le BINUH déclare s’inquiéter de la multiplication des actes de violence et de barbarie dans différents quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince, lesquels actes se sont soldés par la mort par balles de six (6) individus, douze (12) blessés et soixante-dix (70) maisons incendiées.
Des cas de viol ont été également rapportés lors des attaques sanglantes, selon le BINUH.
Sans faire allusion aux gangs armés qui pullulent le pays, le BINUH réclame l’ouverture d’une enquête sur les actes de violence et atrocités commis contre les habitants de Pont-Rouge, de Martissant, de Cité-Soleil, de La Saline et du Bel-Air.
“La lutte contre l’impunité demeure une condition sine qua non pour prévenir et répondre aux violences conte la population”, écrit le BINUH contre lequel dix (10) partis et organisations politiques avaient dénoncé des failles, omissions volontaires et ambiguités ayant ponctuées son dernier rapport sur la situation en Haïti.
Dans une correspondence le 28 juin 2020 au Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, les signataires soulignaient les failles contenues dans ce rapport quant à l’implication de l’Exécutif haïtien dans le soutien à certains gangs armés pour le contrôle de zones à fort potentiel électoral.
Plus loin dans la note, le BINUH dirigé par la citoyenne américaine Meagher Helen La Lime fait état de son engagement auprès des organisations de la société civile, de l’Office de Protection du Citoyem (OPC) et des autorités nationales afin de promouvoir et de protéger les droits de l’homme de la population haitienne.
Deux organismes haïtiens de droits humains, le Réseau Haïtiens de Défense des Droits Humains (RNDDH) et la Fondation Je Klere (FJKL) ont, dans deux rapports distincts les 22 et 23 juin 2020, mis en cause l’administration de Jovenel Moïse dans le support apporté aux gangs armés à travers Jimmy Cherizier, responsable d’une nouvelle fédération de gang dénommée “G-9 et Allié”.
Le “G-9 et Allié” regroupant des principaux chefs de gangs de la capitale avec un triste palmarès aurait pour objectif, selon les deux organismes, de neutraliser définitivement des gangs rivaux anti-Jovenel et de vastes quartiers populaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince, dans la perspective des joutes à venir.
Jimmy Cherizier (Barbecue), ancien policier de son état, serait activement recherché par la police nationale depuis plus d’un an. Il était dans le collimateur de la congresswoman Maxime Waters qui le qualifiait “d’escadron de la mort” pour son implication dans un massacre à Cité-Soleil, dans une missive le 30 mai 2020 à l’Ambassadrice américaine à Port-au-Prince, Michelle Sison.