Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 2 juillet 2020 -(RHInews) – Bergemane Sylvain et Maxime Augustin, respectivement chefs du parquet de Jérémie et de la Croix-des-Bouquets ont été mis en disponibilité sans solde par le Ministère de la justice pour “leur implication dans la libération irrégulière de condamnés”.
Dans deux correspondances distinctes en date du 1er juillet et signées par le Ministre Lucmane Délille, Me. Bergemane Sylvain du parquet de Jérémie est reproché du fait qu’il a procédé à la libération de façon irrégulière des prévenus Claudette Présumé, Azilhomme Milfranc, Rémy Séjour et Marie-Hélène Dimanche.
Me. Maxime Augustin du parquet de la Croix-des-Bouquets pour son implication dans la libération du condamné Richard Harisson Domond, lit-on dans la note du Ministère de la justice.
Tous ces prévenus figuraient sur la liste des principaux bénéficiaires de la grâce présidentielle. Par conséquent, ils devaient être libérés.
Cette grâce a tourné en une vaste parodie lorsque l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), un organisme indépendant d’Etat, des organismes de défense des droits humains et des avocats de la place ont crié au scandale suite à la décision de Jovenel Moïse de faire libérer des criminels parmi les condamnés graciés, sous couvert de désengorgement des prisons.
Devant l’ampleur du désordre, le gouvernement de Jouthe Joseph a dû faire machine arrière en donnant un contre-ordre, suivi d’une conférence de presse du Ministère de la justice à travers le Directeur des Affaires juridiques, Me Levelt Milord.
Lors de cette conférence de presse ce jeudi 2 juillet 2020, Me. Levelt Milord a tenté de blanchir le Ministère de la justice, imputant plutôt la responsabilité particulièrement aux deux magistrats de siège Bergemane Sylvain et Maxime Augustin.
Il a notamment reproché à Me Maxime Augustin de faire libérer illégalement le 25 mars 2020 le condamné Richard Harrisson Domond bien avant la publication de l’arrêté présidentiel accordant grâce pleine et entière à des condamnés figurant préalablement sur une liste de 415 détenus finalisés par un Groupe de travail sur recommandation de l’Administration Pénitenciaire Nationale.
Drôle de coincidence! le nom du prévenu libéré auparavant par le Commissaire Maxime Augustin figurait également sur la liste des personnes graciées par le président Jovenel Moïse, a précisé Me. Levelt Milord.
Plus loin, il a informé que des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur onze (11) autres détenus libérés illégalement dans les juridictions d’Aquin et de Grande-Rivière du Nord.