La PNH disperse violemment un sit-in. Le RNDDH appelle au respect des libertés fondamentales

Photo: Manifestants “Nou Pap Domi” dans les rues de Port-au-Prince

 

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 29 juin 2020 -(RHInews)- La police a violemment dispersé ce lundi 29 juin 2020 un sit-in organisé devant les locaux du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique par une organisation de la société civile dénommée “NOU PAP DOMI”, a constaté sur place RHInews.

Ce rassemblement avait entre autres objectifs de dénoncer l’insécurité de plus en plus grandissante dans le pays avec son cortège de morts, de blessés et de disparus, selon les organisateurs.

Le cas le plus spectaculaire remonte au 26 juin 2020 où les corps calcinés de deux jeunes danseurs, Nancy et Sebastien, ont été retrouvés à Tabarre, après que leur disparition eût été signalée deux jours auparavant . Une enquête est cours.

Ajouter à cela, le double meurtre de Norvella Bellamy, cadre supérieur à la Banque Centrale et de sa compagne, Daphnée Fils-Aimé dans leur domicile à Delmas 75, le 27 juin 2020.

Sans oublier l’éxécution de Farah L’Hérisson Lamothe et de son conjoint Lavoisier Lamothe dans leur résidence à Peggy-Ville, dans la nuit du 15 au 16 juin 2020.

La liste pourrait s’allonger davantage!

En réaction, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dit condamner l’usage abusif de la force par des agents de la PNH et encourager le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) à passer des instructions formelles pour le rétablissement d’un climat sécuritaire dans le pays.

Témoin de la scène, le RNDDH explique que, pas moins de dix (10) tubes de gaz lacrymogènes ont été lancés en direction des manifestants par des policiers sur place. Il signale au passage la présence de trois unités policières dont l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO), le Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre (CIMO) et la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID).

Tout en rappelant que les libertés d’expression et de réunions sont garanties par la Constitution haïtienne, le RNDDH remarque que des bandits armés jouissant de la bénédiction du pouvoir défilent partout et attaquent des quartiers populaires avec de lourdes pertes en vies humaines, alors que ce même pouvoir empêche la population de manifester pacifiquement.

Cet organisme de droits humains dit constater de jour en jour les velléités totalitaires de ce gouvernement de facto qui entrave la jouissance des libertés publiques.

Le RNDDH rappelle que pour les seuls mois mai et juin 2020, au moins cinquante-quatre (54) personnes ont été assassinées. Il a, par ailleurs, publié une liste non exhaustive des personnes victimes.