Washington, 18 juin 2020-La Cour suprême des Etats-Unis a décidé jeudi que l’administration Trump ne pouvait pas immédiatement mettre en œuvre son plan visant à mettre fin à un programme protégeant quelque 700 000 jeunes immigrants appelés “Rêveurs” de la déportation.
Parmi ces personnes, figurent des milliers de jeunes haïtiens arrivés sans papiers aux Etats-Unis au début des années 2000 et après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 qui avait ravagé Haïti faisant plusieurs centaines de milliers de morts.
Le programme, “Deferred Action for Childhood Arrivals,” (DACA) protège les personnes arrivées aux États-Unis en tant qu’enfants en les protégeant de l’expulsion et en les laissant travailler.
Jusqu’à l’adoption du DACA, ces jeunes pouvaient à l’école gratuitement jusqu’à la fin du cycle secondaire. Cependant, ils ne pouvaient bénéficier d’aucune aide publique pour faire des études universitaires. Ils devaient payer leurs études supérieures à partir de leurs fonds propres.
La décision de la cour a porté un coup dur à l’une des promesses électorales du président Trump qui disait qu’en tant que président, il “mettrait immédiatement fin” à un décret de l’ancien président Barack Obama que M. Trump avait appelé un décret d’amnistie illégal pour des centaines de milliers de jeunes immigrants.
Après des débats controversés entre ses collaborateurs, M. Trump a annoncé en septembre 2017 qu’il mettrait fin au programme. Il n’a donné qu’une seule raison pour le faire, affirmant que la création ou le maintien du programme dépassait le pouvoir légal de tout président.
Mais les justifications fournies par le gouvernement, a écrit le juge en chef Roberts, étaient insuffisantes. Il a déclaré que l’administration pourrait essayer à nouveau de fournir des raisons suffisantes pour arrêter le programme.
Roger Biamby, leader communautaire à Miami, présente la décision de la Cour Suprême comme une victoire pour les jeunes “dreamers” (rêveurs).
Cependant, ce n’est qu’une étape qui a été franchie. La lutte est encore longue. Nous devons nous battre pour que ces jeunes obtiennent leur carte de résidence, déclare Roger Biamby dans une interview à RHINEWS.
Selon lui, on devrait éviter tout triomphalisme puisque les décisions judiciaires sont exécutées par le pouvoir exécutif. “L’exécutif en place actuellement est anti-immigrant, selon lui.”
Il exhorte la communauté haïtienne de rester sur sa garde et de continuer à exercer des pressions sur l’administration Trump pour qu’elle exécute cette décision rapidement.
M. Biamby estime indispensable que la communauté demeure vigilante et prudente afin d’éviter que l’administration Trump ne retarde pas la mise en application de cette décision de la Cour Suprême.